mercredi 27 février 2008

et qu'est-ce que vous dites de ça ?

moi, j'adore... c'est un extrait du livre "Les croissants du dimanche", d'Annie Saulmont. C'est excellent et c'est ici.

Respect et admiration pour cette écrivain qui m'enchante vraiment, je cours l'acheter !

Merci à Télérama de m'avoir mis sur cette piste.

Et pour Manu : une prière ? je vois pas bien ... plutôt une introduction à quelque chose, des actes, du temps à prendre, des souvenirs à laisser ressurgir, qui m'effraient...

En tout cas, promis, dès que viennent quelques heures apparemment inutiles, je m'en saisis et je commence à imprimer, je cherche des adresses d'éditeurs et je vais acheter des timbres... Donc, si rien ne change, je serai peut-être grand-mère d'ici là (non non, les enfants, c'était juste une image, ne vous pressez pas trop, ce n'était ni un souhait ... ni une prière !!!).

Parce que aussi, il y a ça, qui me tient éveillée jusqu'au matin (le faire autant que l'écrire) :

le 22 décembre 2006

Après la lecture d’un article sur les débuts d’écrivain de JK Rowling, mère spirituelle et artistique d’Harry POTTER, je m’effondre et songe lamentablement que jamais rien de bien ne pourra m’arriver en comparaison de l’histoire fantastique de cette femme partie de rien pour atteindre la gloire avec des mots.

Tout n’est que vanité et présomption de talent quand on voit l’extraordinaire ascension de cette anglaise malmenée par la vie jusqu’au jour où elle invente son jeune personnage pour échapper à la dépression qui la guette… Elevant seule son enfant après avoir connu les affres d’une vie conjugale violente et apparemment scélérate, elle invente ce petit magicien sorti du placard à balais qui nous tient en haleine depuis bientôt 10 ans …

C’est pas dur, quand j’ai acheté mon premier tome, c’était en 2000, çà faisait déjà un moment que mon gamin de 8 ans me turlupinait : lui qui dévore tout ce qui ressemble à un mot depuis que la maîtresse de CP lui a refilé le virus … je cherchais quel bouquin lui mettre entre les mains pour pallier le manque flagrant et désolant de lecture adaptée à sa curiosité et son éveil plus qu’anormal.

Et là, çà a été le début de la grande aventure : comme on habitait en Outremer et que j’avais enfin trouvé l’édition de poche à la Fnac une demi-heure avant de reprendre l’avion, que j’étais exceptionnellement toute seule pendant le vol car les enfants étaient restés là-bas pendant que je m’offrais une bouffée de métropole pour le mariage d’un beau-frère, je me suis retrouvée plongée dans le bouquin pendant huit heures d’affilée, en faisant râler mon voisin qui ne supportait pas le petit halo de lumière déployé au-dessus de mon bouquin sans intermède de France jusqu'aux îles tropicales…

Le plus dur fut, à mon arrivée, la lutte amère à laquelle je me livrais avec mon fils qui savait bien que je lui avais ramené un cadeau, ignorant tout de ce Harry qui allait peupler ses jours et ses nuits, s’immisçant dans ses rêves les plus intimes pour des mois voire des années… Mais je ne cédais pas face à sa volonté de découvrir ce que j’avais bien pu lui ramener qu’il ne puisse acquérir sous les cocotiers : je me replongeais dès après le ti-punch de bienvenue et une fois les gamelles d’accras bien essuyées, dans le tome en question… ce n’est qu’à point d’heure que j’allai enfin déposer sous son oreiller de jeune écolier surdoué le livre tant convoité, avalé d’une traite donc, déjà entrain d’avaler les première pages du tome II car j’avais acheté les trois premiers d’un coup, me doutant bien que nous ne pourrions pas rester sur notre faim d’ici le prochain voyage en métropole.

Depuis, c’est les transes et l’extase à chaque nouvelle parution … J’ai fait une overdose en août 2004 à la lecture en 36h quasi non stop du tome V, il faut dire que j’étais clouée au lit par une putain de colique néphrétique… du pur bonheur : ne pas pouvoir mettre un pied par terre pendant une semaine m’a enfin apporté la douce opportunité attendue depuis des mois d’ouvrir le livre sans souci puisqu’au milieu de l’été, les enfants étant chez leur père, je pouvais lire à mon rythme et donc en toute tranquillité de la première à la dernière page !

Pour les 13 ans de mon fils, c’est le tome VI qui a fait son apparition à la maison … j’ai résisté au lourd désir de le lire avant de le lui offrir, comme il est sorti le jour de son anniversaire je n’ai pas pu lutter beaucoup …

Dans les mois qui ont suivi, je ne me suis jamais accordé la possibilité de n’ouvrir ne serait-ce que la première page, sachant très bien que je serais alors embarqué jusqu’à la 984ème sans pouvoir m’arrêter.

J’ai fait jurer solennellement à mon fiston de ne pas me dévoiler ne serait-ce qu’un paragraphe dudit tome, et je suis assez fière de constater qu’il tient parole et ne me tarabuste pas plus que çà ... en attendant avec impatience de découvrir que çà y est, je m’y suis mise … rien que pour le plaisir de pouvoir en parler tous les deux !!

Le livre trône donc sur ma table de nuit, entre les mémoires de Gabriel Garcia Marquez qu’on m’a offertes pour mes 35 ans et un des premiers John Irving chiné dans un marché aux puces… Je ne peux me décider à me plonger totalement dans l’un ni l’autre, pourtant l’envie me lance chaque soir … mais j’ai toujours à portée de main un poche d’une centaine de pages à savourer pour me faire passer l’envie folle de cette littérature carnivore autant qu’anthropophage !!

J’ai bien hâte de trouver le temps… et en attendant ça me fait une bonne idée à mettre dans ma liste à Père Noël : le transat qui me permettra de savourer le tome VI sur ma terrasse l’été prochain !

2 commentaires:

Manu Causse a dit…

Bon courage pour les timbres et les éditeurs. Ca marche, contrairement à ce qu'on raconte : SLP-ma-douce a toujours été éditée comme ça. (Un jour, un gougnafier a suggéré qu'elle était publiée grâce à son physique, surtout de dos ; n'ayant traité que par courrier, elle a eu la joie de mépriser ces conneries en silence. Maintenant, elle est courtisée par quelques maisons. Elle en rougit, la timide. Moi je trouve qu'elle le mérite amplement).
Pour en revenir à la prière, je lis :

"cette équation maudite et pourtant si chérie au long des années et des feuilles griffonnées : qui suis-je pourquoi m’a-t-on fait naître sur cette planète où et quand se lèvera le jour béni où tout sera clair en moi et où je comprendrai enfin ?"

Faire des mots en demandant une réponse, pour moi, c'est une prière, tout simplement. Perso, ça m'arrive souvent de prier en écrivant. Et la longueur de ton post m'incitait à penser qu'il s'agissait d'une variation, d'une préparation à poser cette question-prière : qui suis-je ?

La réponse, pour certains sages, étant simplement : toi. L'origine du monde.

Bon, c'est pas tout ça, tes lecteurs attendent la suite...

Maouezig a dit…

J'ai jamais prétendu avoir le niveau ni le talent de ton amoureuse, je suis même plutôt impressionnée et me sens toute petite ridicule face à ses écrits...
pour le reste tu as mille fois raison je n'avais pas vu l'écriture comme une prière, mais à la relecture, et ça je le sens depuis bien longtemps, ces longues lignes ondulées, parfois hachurées, sont le chemin chaotique vers une libération.
en tant que fille de bonne famille élevée dans la pure tradition chrétienno-bretonnante, je n'ai jamais vu la prière comme un appel à une réponse, c'est tout !! on nous a plutôt inculqué que si Dieu est dans un bon jour il fera peut-être de notre vie un enfer moins dur que les autres (ce que j'estime amplement exaucé car vivant du bon côté de la planète, entourée de gens qui me permettent de réfléchir, aimer, ressentir... librement).
Mais à part ça, une réponse à ces questions-là, c'est une utopie que je tente de soigner en me délestant par les mots...
Bon, t'as encore raison, je ferai mieux de me remettre à trier mes scribouillis et les imprimer plutôt que tirer les cheveux du pourquoi du comment... de toute façon ça fait longtemps que je ne crois plus en l'autre là-haut...
et Annie Saulmont, tu as aimé ?