lundi 21 février 2022

Le Pô par grand Noroît

 

Marée basse, étendue beige et brune. Envie d’aller resserrer une drisse sur le mât du petit voilier pour qu’elle cesse enfin de tinter de son rythme endiablé et laisse à l’immensité le simple souffle du vent.

Quelques mètres et une dizaine de photos plus loin, le raclement d’un engin ostréicole dans l’enclos des bassins remplace le son aigrelet du gréement mal arrimé ; la frénésie du cordage s’entend encore mais s’est fait plus discret…

 



Une visiteuse ailée vient narguer mes velléités d’écriture, son plumage ébouriffé m’intrigue et je n’ai de cesse de la photographier jusqu’à ce qu’elle échappe à mon champ de vision d’un grand coup d’ailes déployées. 


Face à la plage blanche d’avoir été polie par le Nord-Ouest, dans la lumière aveuglante qui me rappelle le champ de neige du Semnoz d’il n’y a pas si longtemps, je me blottis entre les deux murs qui bordent la cale d’accès à la mer. 

 

Tout est calme malgré l’activité qu’on devine aux bruits du transpalette ou aux portes large ouvertes des chantiers de St Colomban. Les algues accrochées aux tables mouillées virevoltent en cadence, au loin les cyprès ondulent de leurs épaisses ramures sombres. Le théâtre d’ombres chinoises m’émerveille d’une nouvelle représentation inédite.