Je vois bien
dans les yeux fatigués
À travers les regards
c’est plus l’amour qui passe
c’est les erreurs figées
en indicible ennui
c’est l’impasse triste et noire
des sentiments perdus
c’est le jour qui finit
en orage et grosse pluie
une qui mouille et éreinte
les cœurs endoloris
Une qui enserre les corps
en un las soupir
une qui se mêle de boue
de poussières et de larmes
Une qui souille en tombant
de ses éclaboussures
nos rêves les plus doux
une qui broie les espoirs
et me laisse ahurie.
Pleurer comme on déverse
à son tour la tristesse
Hors de soi hors de nous,
mais pas trop loin quand même
pour ne pas qu’elle atteigne
nos enfants nos ami.es
Qu’elle laisse les autres en paix,
que ce combat étrange
ne concerne que nous,
que les éclats d’obus, les lueurs défuntes
n’abîment pas la joie
qui par ailleurs perdure.
Crier en dedans soi
l’effroi et la rancœur
Arracher à son cœur les lambeaux du désir,
d’une main les chérir, de l’autre s’en départir
et les voir nous quitter, s’en aller et mourir.
en dehors de nos vies
il y aura d’autres émois
un jour peut-être aussi
une nouvelle envie
Mais les larmes, à l’instant
où cette idée m’effleure
d’une douce présence,
submergent à nouveau
mes pensées et mon cœur.
Les vagues redeviennent
houle profonde et sombre
Je ne sais comment taire
ce désespoir immense.
Et au matin me rendre compte, après les larmes et les sanglots, qu’il y a un sourire dans le soleil qui se lève. Courage.