vendredi 22 février 2008

22 juillet 2007

Bien trop souvent.

Bien trop souvent on se tait. On croit respecter le besoin de silence de l’autre, adopter une attitude plus calme, réfléchir tranquillement au cours des choses et aux souvenirs…

Pendant longtemps on pense qu’il vaut mieux taire les différences, les avis contraires, les manques et les peines (toutes si douces qu’on les croirait infimes).

Parfois, comme dans un éclair, ressurgit la peine, la vraie, l’angoisse du non-dit qui barre la gorge et étreint la poitrine, enserre le cœur à le faire exploser par les poumons, on dirait qu’on va s’éparpiller en mille puzzles que jamais personne ne saura reconstituer.

Puis vient le moment où un petit rien de regard, une ambiance ou quelques degrés d’alcool font remonter tel un plongeur en fin d’apnée toutes ces pensées, ces émotions cachées, gardées bien camouflées au fin fond du soi si branlant.

Tout d’un coup tout surgit, prend un sens et une consistance, celui des larmes, celle des sanglots. L’amertume envahit la bouche, les mains, la tête tout entière n’est plus qu’un feu de mauvais artifice, on s’en veut d’avoir attendu si longtemps, et pourtant on pensait au bien qu’on faisait, au calme qui régnait, au doux bonheur superficiel des belles journées bien lisses où aucune rancœur ne raye l’horizon…

Et patatras, tout craque et s’évapore comme une pauvre rosée perdue en plein milieu d’une journée d’août, les sentiments s’affolent et on ne sait comment, où, combien trouver de mots pour arrêter cette tristesse.

On parle, alors, en essayant de trouver les bonnes formules, les phrases qui ne blesseront pas, les idées qui feront leur chemin hors de soi, vers l’autre, en cherchant autant de chances que possible d’arriver au bout, à la fleur de sa peau, au bord de son âme, au cœur de ses émotions.

Et on continue d’avoir mal, de tant espérer sans y croire plus vraiment, de tant vouloir convaincre sans l’oser davantage… La bataille n’a pas lieu, puisqu’on refuse l’affront, on recule devant ses propres armes, on ne se saisit que de sa lâcheté au moment fatidique et on renonce avant l’assaut.

L’honneur d’avoir à se dévoiler entièrement est sauf, ouf, cette fois encore nul besoin d’exprimer pleinement, sereinement, en confiance, les mille menues broutilles qui ont peuplé nos rêves et nos cauchemars… On a sauvegardé l’essentiel, la paix apparente de relations tranquilles.

Le tumulte intérieur pourtant n’est pas apaisé, la vie est toujours aussi difficile en soi-même, les questions migrent d’un côté à l’autre du cerveau en faisant des escales désœuvrées dans le cœur, minent le fondement même de cette tranquillité si chèrement exhortée.

Envie de nouveaux départs, de trains qui traverseraient le pays du passé pour nous déposer sur le quai de la gare du futur, le bon, sans erreur ni hésitation.

Avec à la main le bon billet, dans l’autre le bagage idéal. Et à côté du compagnon qui va bien.


Pour le meilleur, après le pire.


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