lundi 22 septembre 2008

22 août, ou le 23 déjà

Parfois la vie lui semblait si légère, comme une feuille de papier dépliée qui s'envole au vent d'automne, lâchée par la main d'une fille en pleurs sur le quai du Ferry pour Staten Island.
Et souvent, bien trop souvent, c'étaient de longues errances dans la lourdeur monotone d'un jour qui ne veut pas finir, rempli d'enclumes et de chars à boeufs labourant son coeur transi.
Lorsque l'équilibre semblait enfin atteint entre les brefs instants d'insouciance et les pesanteurs longuissimes de l'ennui, elle avait enfin la sensation d'être vraiment là, elle, tout entière livrée à la vie, la vraie.
Alors elle marchait, rêvait, mangeait le moment présent comme une pomme légèrement acidulée un après-midi de chaleur estivale. Elle croquait à bonnes dents dans ce sentiment de plénitude qui l'enveloppait si voluptueusement, l'étreignait d'une force si savoureuse.

samedi 20 septembre 2008

12 septembre, midi au soleil sur les quais

en fait ce serait juste regarder, contempler, scruter les détails du paysage comme de mes sentiments, vagabonder avec les mouettes entre les reflets d'azur sur l'eau ondulante, planer à travers les risées qui chatoient sur la vaste étendue de mes pensées, flirter avec le vent d'automne en regardant s'effeuiller mes souvenirs.
Jongler avec les mots, comme mes cils battent au rythme de mon coeur, laver mes yeux aux replis d'une branche de pin ployée au-dessus des rochers.
Laisser tourner les girouettes échevelées, surplomber le granit du môle de sensations enivrantes, glisser le long des plages en espérant atteindre enfin le paisible rivage de ma conscience.

Et l'écrire.

Et le vivre.

Et le laisser à lire.

ça fait beaucoup...

... si peu de temps ...!