vendredi 19 décembre 2014

tadammm...

et oui.
près d'un an.
pour certains articles plus de quatre.
voire six.
ouille.
des centaines de matins qui susurrent des phrases à mes oreilles encore embrumées, d'autres milliers d'instants de rédaction intérieure sans que rien, aucune trace, n'en soit resté(e).
et je me sens vieillir.
et je me vois rabougrir. enfin pour l'écriture s'entend.
parce que sinon depuis tout ce temps ma vie est plutôt à l'expansion.
familiale, professionnelle, sociale,... j'aimerais écrire aussi géographique, mais là non, ce serait mentir. quelques allers-retours dans les montagnes ou dans ce pays étrange bordé de bleu, en dessous de la ligne symbolique "Lyon-Bordeaux"...quand même, mais pas les grands déplacements qui me font toujours tant rêver.
légère atrophie littéraire aussi, malgré les nombreuses découvertes et voyages en mots - ah, Olivier Adam, Emmanuel Carrère, Grégoire Delacourt, Nicolas Fargue, Claudie Gallay, Nancy Huston, Haruki Murakami, Bjorn Riel, Luis Sepulveda, Ruiz Zafon, ... j'en oublie et des meilleurs...
et donc, pénurie totale de scribouillerie, désert aride de création, rétention totale de phrases, pensées, histoires, prise d'otage permanente de tous les personnages qui ne demandent pourtant qu'à vivre libres...

Manu-Causse Plisson, Emmanuelle Urien, Marie-Georges Profonde, mon frère et mes bonnes copines qui m'avez donné l'élan il y a quelques années, que vous dire sinon que je me sens piteuse et à la fois toute excusée par les deux bonshommes que j'ai mis sur terre depuis, les deux autres qui sont maintenant des petits adultes et les événements rencontres dîners déplacements vacances jeux divers(e)s et varié(e)s organisé(e)s savouré(e)s ou enduré(e)s ces derniers temps...

et que donc j'aimerais m'y remettre, noter retranscrire garder vivante cette parole qui surgit de je ne sais où et me parait si belle quand elle murmure à mon cerveau des phrases parfaites, des idées formidables et des histoires fabuleuses.

mais aussi que je doute, que j'ai froid partout parfois de me voir si superficielle, si incomprise, si nulle en perspicacité humaine, ou bien sont-ce les gens qui changent, me tracassent à dessein, ou s'en foutent tout bonnement ??

et surtout que je suis toute petite, insignifiante ou n'ayant rien d'important à montrer, à donner, à transmettre, puisque ça ne vient pas tout seul.

et enfin que putain quand est-ce que l'être humain va penser comme moi qu'il est temps d'arrêter le massacre, les misères quotidiennes, l'oppression du mal-né par le nanti, que oui le jour s'est levé où on va pouvoir tendre sa main vers l'autre sans avoir peur qu'il la morde ou la coupe ou même juste la dédaigne.

mais tout ça ça reste des phrases.
des mots.
dans le silence.
le désert.
y a même pas d'écho.
ni dans l'insondable profondeur des réseaux sociaux.
ni dans l'ineffable vacuité de notre existence.