vendredi 22 février 2008

le 21 janvier 2008

215ème anniversaire de la mort de Louis XVI.

à la radio, les monarchistes parlent après le révolutionnaire du XXIe siècle.

Puis on annonce la naissance d’un nouveau magazine de journalisme. J’entends les noms aimés de St Exupéry, Albert Londres … je pense à Jack London, Hemingway, JF Kahn, qui a les mêmes initiales qu’un président des E. U. , mais aussi d’un aéroport mondialement connu, car aux abords de la (l’ex ?) capitale du monde.

Petite digression en imaginant des extra-terrestres qui s’émerveilleraient de notre sens de l’organisation en pensant que nous attribuons des initiales pour désigner nos aéroports…

Puis je te croise, un peu blafarde, encore embrumée des restes d’un week-end de bamboche ? de tristesse ?

- Ca va, copine ?

- Oui oui… ça va !

- Bon … bon courage !

- Bonne journée !

Vite partir, vite continuer, vite quitter cette brève rencontre, rentrer dans sa coquille et surtout ne pas en ressortir, sous aucun prétexte, pas de faille, pas de sortie de cette brouillasse de chienne de saleté de spleen.

J’imagine en continuant mon chemin qu’en fait tu es à bout, que quelques pas plus loin tu t’écroules intérieurement,, les larmes coulent sur tes joues blêmes, et tu suffoques. D’un revers de main, tu tentes bien de refouler ces fils luisants qui s’échappent de tes yeux noyés, de ton nez rougi, de tes lèvres gercées…

Encore une rue, un carrefour, ta voiture, tu t ‘effondres, les mains agrippées au volant puis glissant sur tes genoux, molles, tristes, comme abandonnées par ton être en détresse.

Le fil de tes pensées se perd dans les méandres de ton coup de blues, ce n’est plus un petit ru de lundi matin difficile, c’est déjà la rivière des soupirs, le fleuve du désespoir.

Je m’arrête dans un bistro pour un petit noir qui réveille, chasser ces idées et moucher la fin d’une marche dans l’air humide de ce début de semaine.

Je recherche les bribes de restes de rêve qui s’enfuient à mon approche, le réveil a coupé net une bizarre épopée à la recherche de ma voiture garée au rayon fruits et légumes du supermarché … Je réclame l’aide d’un copain à son bureau, qui s’est transformé en un immense entrepôt rempli de bateaux sur des remorques, des voitures et divers engins de manutention.

Je ne sais plus ni quel jour nous sommes, ni ce que je dois faire, retourner dans mon rêve ou prêter attention à ce que me raconte la radio si bien réveillée, elle !

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Les gens se pressent doucement dans la rue, les marchands en sont déjà au sandwich du milieu de matinée, les chalands traînent devant les étals un peu dégarnis, chacun essaie de relancer son corps après la pause dominicale, on sent comme une léthargie ambiante, l’air doux bien qu’on soit au cœur de l’hiver nous a tous anesthésiés, la sève n’ose pas reprendre son chemin dans les couloirs de nos vie de peur d’un coup de gel brutal qui stopperait à tout jamais l’élan de vie du printemps.

Les gens des terres sont venus à la ville pour se voir, prendre les nouvelles, acheter les denrées qu’ils ne trouvent pas dans leur campagne, humer l’air citadin pour ne plus se sentir si campagnard… Prendre un peu l’aspect d’une personne civilisée…

Les hommes commencent à aligner les verres de blanc, de rosé, les demis de bière et les canons de rouge.

Il est dix heures, partout en France c’est la même scène, dans tous les bistros il y a une Christiane ou une Solange qui sert à Dédé ou à Vonvon sa dose d’alcool pour démarrer la journée.

Ces vies accrochées à des gouttes maléfiques, un atavisme abominable les englue dans ce défilé de verres ininterrompu.

Quelques uns ont choisi de l’accompagner d’une autre forme de suicide à long terme, quelques bouffées de cigarettes s’échappent mentalement de leurs esprits imbibés.

L’interdiction de fumer est en application depuis trois semaines, c’est pour cette raison que je peux m’asseoir maintenant sans appréhension pour prendre un café… Auparavant, la fumée si désagréable me retenait tout l’hiver de fréquenter ces établissements, il me fallait attendre les beaux jours et la réouverture des terrasses pour pouvoir savourer les instants de pause corsés.

A la porte du bistro, une affiche des buralistes bretons invite le gouvernement à rétablir la liberté de fumer dans ces lieux où l’on se tue à petit feu… il ne me semble pourtant pas que ce commerce soit près de péricliter tant le tiroir-caisse tinte sans arrêt au passage des clients, fumeurs comme alcooliques.

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