lundi 20 décembre 2021

solstice(s), prémices d'un supplice ?

20 dec. 2016

À quoi bon, non, ce n’est pas la bonne question. Se taire pas la bonne solution. Écrire encore et toujours, des cartes de vœux des lettres d’un jour, pendant que d’autres tricotent les milles sur des paquebots ou des bateaux à voile, quand certains envoient des enfants à la mort ou engrangent sans pathos des montagnes de biens ou de joies virtuelles.

Continuer à vivre, oui, à dire et à aimer, par des actes de fourmi, des chants de cigale ou des regards d’ange. Mais toujours exister. Ne jamais renoncer. Même en silence.

Croire en sa pureté, démontrer la vérité, suggérer l’amour comme but et outil ultime face au mal.

Aimer, aimer, aimer

***

 Édito du Monde, 21/12/2020

« La campagne de vaccination est en train de démarrer, laissant entrevoir une lueur d’espoir. Les déboires essuyés ces derniers jours montrent simplement que la patience devra encore être de la partie, accompagnée d’un sens aigu des responsabilités – y compris au moment des fêtes de fin d’année. Plus les gestes barrières seront respectés, plus les comportements individuels seront maîtrisés, et plus on aura des chances de sortir de cette tragédie collective.»

on est dans quel mauvais thriller ? Quel feel bad movie ?

Dehors du vent des larmes

Dedans des peurs plus aucun charme

Ou bien sommes nous tous envoûtés ??

J’écrivais un roman, un peu de poésie, la vie d’une aïeule au temps du tout fait main, sans pétrole ni électricité, ou si peu.

Et puis voilà on est à l’aube d’un monde nouveau, on respire un air différent, la mer brille toujours pareil pourtant.

Avec ma pote on parlait l’autre jour de notre jeunesse dorée, qu’on croyait étriquée quand on y était, bien qu’on savait au profond de soi quelle chance on avait de rire vibrer danser dans des bras si audacieux sur des airs si langoureux... bla-bla-bla

Maintenant à cinquante piges passées, voire cinq de plus, on rit toujours un peu mais si on vibre c’est plus de ne plus pouvoir - faire l’amour naviguer ou s’enivrer.

Maintenant on est subjuguées par l’irréel qui nous est donné à vivre - ou à mourir.

Alors qu’importe, il faut rêver, encore, Peter Pan n’a jamais cessé d’être mon meilleur ami.

autour de la pleine lune de décembre

16.12.21 – au soir

Les misères éternelles versus la quiétude de certains jours. Des moments suspendus, instants précieux où rien ne bouge que les battements de cœur du monde, le frôlement de l’air au long de la rivière, un glissement d’aile de papillon ou l’appel du chamois dans la combe là-bas au loin.

Et la douceur de ta main dans la mienne. Une féérie éphémère, puisque je sais la fureur du monde au-delà de l’horizon, les cris et les pleurs quelque part en Asie, au Pérou ou en Méditerranée.

Dehors, à présent, le hululement de la chouette appelle au repos, à la chaleur d’une couette épaisse, aux reflets ambrés d’une dernière flambée avant d’éteindre pour une nuit de rêves tendres. En d’autres endroits, d’autres temps, elle fut le signal d’un départ, la marque d’une attente pour un voyageur incertain ou une échappée clandestine vers l’ailleurs, … tant d’histoires, d’aventures, rythmées par les notes veloutées de la hulotte ou le cri du chat-huant, tant d’âmes d’enfants marquées au plus profond par la noirceur d’une nuit d’hiver, quand le sort les a désignés pour affronter la peur d’une course nocturne, d’une relégation au fond du jardin, d’un aléa de voyage.

Dans la maison maintenant apaisée des rumeurs d’une journée effrénée, voici enfin venue l’heure calme où le tic-tac de la pendule de cuisine tente l’harmonie avec le compresseur qui diffuse l’énergie bienvenue au plancher chauffant. Je ne sais où fixer pensées et questionnements, le regard passager d’un navire hésitant entre photos d’enfants et bibelots souvenirs qui rappellent, chacun à sa façon, une vie révolue, un avant différent, des errements infinis entre le passé qui s’efface et l’avant qui n’est plus… Et que sera demain ? L’incertitude est là, latente, sournoise ou doucereuse selon qu’on l’observe franchement ou qu’on tente de l’amadouer d’espoirs de jours meilleurs ou de sursauts d’énergie, un brin hagarde il est vrai, mais sauvagement désireuse de donner le meilleur pour éviter le pire.

Alors voilà, continuer à dire, écrire, raconter, pour celles-eux qui croient encore à mieux, plus beau, moins dur.

Ne pas lâcher. Aimer toujours.

19/12 - en journée

Dehors, la beauté hivernale m'appelle, arbres dorés au soleil de la mi-journée, balançant doucement leurs branchages dénudés dans le vent glacial de Nord-Est... la balade du dimanche en bord de mer scintillante sera belle.

19/12/2021 – 23:03

Et puis une nuit, il fait froid mais pas trop encore, tu te mets à rêver, en prenant le frais sous le regard de la lune hagarde. Tes ami-e-s sont rentré-e-s maison, les verres sont rincés, prêts à être rangés, comme si pas de grappa, pas de champagne, ni toasts ni cacahuètes au wasabi, rien de tout ça, tout est propre à sa place. Subsiste à peine l’allégresse d’avoir fêté, les sourires d’entrée dans le nouveau monde, tout en restant bien ancrée là, dans la maison qui a vu les débuts, bordée des champs qui ont vu multitude d’autres batailles, Kerbrezel, le camp romain, peut-être.

Et donc, appuyée à la balustrade, protégée du ciel glacial par le auvent construit des mains amoureuses, tu souris aux étoiles, aux bonnes fées qui t’ont accompagnée des années durant, invisibles mais si présentes, et tu pleures, ou tu ris, tu ne sais plus.

L’envolée vers le meilleur, les harassantes journées d’effroi qui n’étaient pourtant que délices, la morne plaine à l’heure des doutes, tout ça, c’est en apothéose, en firmament de tes doutes et de tes espoirs, ça y est, tu l’as fait, et tant pis si c’est mal peaufiné, et tant mieux si c’est là, ça vaut mieux qu’être encore à l’état d’ébauche, de notes ou de brouillons, tu l’as dans tes mains, ce p*** de bouquin où tu livres ton âme, ton cœur et tes tripes. Enfin pas tout, on est d’accord, il en reste pour d’autres esquisses, encore des lignes et des mots à écrire, toujours, pourvu que.

Et merci.