vendredi 28 novembre 2008

soir d'automne

ce soir en rentrant du boulot les champs avaient comme des cheveux blancs très fins bien peignés à l'horizontale comme pour souligner les couleurs turneriennes du ciel en partance vers le repos vespéral.

c'était un coucher vaporeux, ouaté à souhait, seuls les bas-côtés boueux rappelaient le misérable début de cette journée de novembre.

on aurait dit une photo prise quelque part en Irlande, ou au Pays de Galles, je me suis crue revenue aux temps ancestraux où les korrigans n'hésitaient pas à sortir à la nuit tombante pour profiter des dernières lueurs et remplir leurs poches de baies de sureaux et autres cotylédons nourriciers.

j'ai maudit le vrombissement du moteur qui me propulsait vers mon nid douillet, sûre de son efficacité à dissuader les créatures du monde parallèle de sortir une moustache de leur abri.
Une fois garée ma carriole bruyante, refermée doucement l'opercule qui m'y tenait calfeutrée, j'ai tenté une station silencieuse aux abords de mon pré pour en surprendre un ou une...
Las, le soleil avait achevé d'embraser les cieux, l'orée de la forêt s'était faite ténébreuse et il ne me resta plus qu'à actionner le loquet de ma demeure pour y trouver consolation en allumant une belle flambée...