vendredi 15 mai 2009

furtif salut à Mona Lisa

un petit bonheur en passant le long de la Seine, ça m'a pris dans le bus 91, en transit de Montparnasse à la gare de Lyon pour rejoindre les montagnes de mon amoureux depuis mon tendre Breizh Izel...

et me voilà après quelques harassants quarts d'heure de recherche d'une consigne et d'un ticket bleu outremer, à pénétrer dans le saint des saints, miracle du recueillement et ébahissement une nouvelle fois naïf devant tant de nationalités qui se croisent sous la triangulation magique du Chinois vénéré par feu notre président socialiste.

le tour du château médiéval achevé, la lecture attentive des quelques textes et photos de la si passionnante période de l'occupation scrupuleusement menée, j'ai laissé le plan, ma faim de belles et antiques toiles et mon ignorance guider mes pas entre les statues et les centaines d'Américains, Allemands et autres Japonais, sous les voûtes centenaires aux milliers de détails picturaux plus impressionnants les uns que les autres.

à la demoiselle de Milo j'ai adressé un clin d'oeil compatissant, entourée qu'elle était de ces dizaines de fans qui m'ont paru plus offensants que respectueux !

à la victoire ailée un soupir de condescendance, elle qui de ses ailes aurait pu alléger l'herculéen travail des employés de l'époque lorsqu'il fallut la hisser, la haler puis la remiser loin des furieuses lubies des envahisseurs teutons...

à Mona Lisa, enfin, j'ai accordé toute l'attention qu'elle mérite, osant quelques minutes seulement lui offrir le spectacle offensant de mon arrière un peu harassé par tant d'arpentage et louvoyage entre les groupes scolaires et les amoureux internationaux, pour scruter patiemment les Noces de Cana et remarquer quelques détails qui m'avaient échappés lors d'autres visites en ce lieu.

les rescapés du naufrage de La Méduse ont aussi capté le peu d'énergie optique qui me restait avant de reprendre le chemin de la gare où m'attendait le TGV des vacances, la pâleur du corps en premier plan et la douloureuse tristesse de l'homme qui le soutient - le père pleurant son fils ? - ont achevé de rendre mon hommage à la peinture délicieux.

et voilà c'était bien.

Merci à tous les artisans qui oeuvrent pour laisser Mona Lisa et ses camarades accessibles à tout ce public.

jeudi 7 mai 2009

pourquoi les oiseaux le matin alors que ?

et voilà, merci Za, grâce à toi et quelques signes qu'il est grand temps, me revoilà au bout de mon clavier pour autre chose que de la compta ou des courriers à la c...

Ouf, j'ai eu chaud, senti le vent de l'oubli me susurrer que ça y est c'en était fini de mes rêves d'écriture, la vraie vie n'attend pas et pourquoi tu perdrais ton temps à ces broutilles de pacotilles qui ne font avancer vers nulle part que ceux qui s'y attardent ?

et bien voilà, re-ouf, j'ai replongé aux délices de former des phrases dans ma tête le soir en m'endormant, la nuit en insomniant ou le matin avant d'attaquer une journée que je pressens pas terrible... ou que j'espère géniale.

en fait ça a commencé la semaine dernière, les derniers jours d'avril m'ont fait de grands gestes silencieux : ben alors, t'as pas mis le nez sur ton blog depuis le mois dernier, toi qui t'étais promis de ne pas laisser passer trente jours sans y jeter quelques paquets de mots ?

et puis mardi après-midi quelques dizaines de minutes d'attente dans la salle idoine d'un médecin hospitalier m'ont redonné le goût de croquer les gens, en pensée puis par encre sur papier... et c'est sorti le lendemain matin alors que j'attendais mon comptable pour clôturer l'exercice 2008 - bouh quelle vilaine activité un mercredi matin, je sais !
Je peaufinerai bientôt cette esquisse d'une réunion de femmes enceintes dans un prochain post, promis.

et puis hier le clou a été enfoncé par ma copine Za, donc, qui à l'annonce de mon prochain arrêt de travail m'a dit "ah, ben tu vas pouvoir te remettre à écrire, alors ?"... il fallait que quelqu'un me le dise, voilà, merci encore car sans elle j'en serais encore à noyer mes grmmbbll dans ma tisane sans m'apercevoir que ça me grignote le cerveau de laisser tous ces mots sans cadre...

ça et mon ado qui se permet un ou deux splif le samedi soir et ne saisit pas l'intérêt de bosser un peu au bahut en semaine, tous ces concepts et ces pensées se chamaillent dans mon crâne sans utilité... c'est décidé je vais mettre de l'ordre là-dedans...

... dans deux ou trois jours parce que là quand même il me reste quelques doses de boulot et de rendez-vous à écluser avant d'être tout à fait dispo.

Bien des bises et merci de me lire, j'attends le plaisir de vous en redonner très bientôt !

mercredi 8 avril 2009

Tristesse d'adieu

le temps est gris comme notre peine,
le ciel pleure avec nous des larmes amères
mêlées des cendres que le vent emmène
pour l'éternité demeurer en mer.

la baie s'est faite grognon pour t'accueillir
elle qui avait su te donner tous les bonheurs,
on dirait bien qu'elle aussi trouve que pour partir
tu aurais pu attendre une autre heure.

pourtant samedi dernier ce n'étaient que belles lumières,
après la longue pluie le soleil nous berçait tièdement
de promesses des délices qui viendraient au couchant
nous apprendre à y croire, à la fin de l'hiver !

sous les flots miroitants, une sirène t'attendait
elle a pour t'attirer conjugué ses talents,
et cette fois malgré tous ceux que tu laisserais,
tu lui as accordé ton souffle pour longtemps.

une pensée douloureuse accentue l'amertume :
tu dois avoir maintenant retrouvé sous l'écume
Loïc, Olivier, Gilles, Paul, Mike ou Gerry
et tous les autres marins comme toi trop tôt partis.

mardi 31 mars 2009

ce n'est qu'un aurevoir...

c'est juste un petit clin d'oeil à mars qui s'achève et nous promet de bien belles journées printanières à venir, qu'il a savamment préparées dans nos jardins et sur le bord de nos fenêtres tout au long de ses interminables semaines...

Y en a des qui disent que c'est trop long, un mois de 31 jours après un de 28, bon, peut-être, moi je trouve que c'est le plus beau, d'abord... mais bon, tout le monde peut pas être né en semaine 11, aussi...

alors donc c'est un petit hommage à mon mois préféré, une invitation à réussir encore mieux celui de l'an prochain puisque cette année avec le maudit soleil de printemps j'ai réussi à passer tous les beaux jours soit vautrée dans mon canapé à essayer de respirer sans tousser, soit scotchée à mon écran pour rattraper le retard pris en ces sus-nommées séances de coma rhyno-pharyngique.

donc bienvenue à avril et ses nombreux fils, et vive le printemps, les primevères et tous les animaux qui honorent mes matins depuis qu'il fait clair à 7h...

et plein de bises et bon courage à tous ceux qui s'arrachent pour ne pas sombrer.

lundi 16 mars 2009

bon d'accord, juste un petit !

juste parce que j'ai trouvé ça bien, beau et plaisant à lire et parcourir.

et aussi parce que je voulais rajouter ce site dans ma liste de favoris... enfin vous savez, la case en bas à droite, là...

et puis parce que vous me manquiez un peu, en fait, et que mon tout petit a les oreilles encore bien trop minuscules pour écouter ce genre de prose.

Donc, merci à l'auteur, aux auteurs, de m'avoir éclairée sur ces différents aspects de la vie du Français moyen, d'hier et d'aujourd'hui. Pour celui de demain, c'est ici et cette fois c'est moi qui cause.

en vous souhaitant bonnes lectures, douces pensées et merveilleuses actions à suivre...

mardi 3 mars 2009

en fait j'ai plus envie

Bon ben voilà, ça devait arriver un jour ou l'autre, j'ai plus envie de vous écrire, ou du moins pas publiquement, sans retour, sans espoir d'être lue...

Alors voilà, j'arrête.

Merci quand même d'être venus, pas très nombreux, me dire que vous aimiez bien ce que je fais. Pour ceux que ça chagrine, ne vous tracassez pas, je continuerai, mais pour moi-même, mes proches, ou ceux qui un jour découvriront mon lancinant penchant pour l'écriture sans queue ni tête.

A un autre jour alors, vivez bien !

mercredi 25 février 2009

oups, j'ai eu un blanc !

Coucou bonsoir,

Bon, d'accord, c'est pas sérieux, pas sympa, comme vous voudrez... toutes mezexcuses mais je n'avais ni l'envie ni le temps, voilà.

en fait j'avais surtout tout un tas de belles choses à me mettre sous les yeux plutôt que d'essayer de pianoter pour vous en soumettre :
- je viens de finir Zoli de Colum McCann, j'en ai encore les larmes aux yeux,
- avant c'était "Le Portrait" de Pierre Assouline (ou comment tout comprendre de la dynastie de Rothschild sans se fâcher)
- en même temps, pour ne pas dépérir d'ennui (ou de dégoût), je me suis délecté de Milena Agus et son Mal de pierres,
- sans oublier le toujours formidable François Vallejo avec sa magnifique Madame Angeloso,
- et quoi d'autre encore ?...

euh... maintenant je suis plongée dans le 1er Rabbit de John Updike, mais comme je sens que je vais me faire happer je vous accorde quelques instants histoire de détromper les ceux qui croiraient s'être - enfin ? - débarassés de moi.

bon sinon j'étais triste de ne plus trouver ma muse Marie-Georges dans le paysage, mais je suis rassurée depuis quelques jours, j'ai vu qu'elle est reviendue, ouf. Bon elle a pris un coup de froid, ou de vieux, ou de blues, mais c'est quand même bon de la savoir guérie de son renoncement à blogger.

Aussi, je suis un peu déçue par les posts de Vincent Josse qui a bien perdu en quelques mois, je lui trouve un air de parisien qui se contemple et ça me déplaît. en plus je trouve carrément nulle cette photo de pub qu'il a mise aujourd'hui, bon d'accord ça fait du bien de voir un beau mec à poil mais pourquoi faut-il que ce soit pour vendre du parfum ? on aurait pas pu éviter ça, même si nous semblons partager le même goût pour la gente masculine, hein ?

L'autre jour j'ai re-tenté mon coup une troisième fois pour être jury du Livre Inter, des fois que cette année ils aient idée de me confier le dur labeur de lire 10 bouquins et dire ce que j'en pense en quelques semaines seulement (déjà que j'arrive pas à tenir la cadence boulot-maison--lectures-scribouilleries-blog, va falloir vous y faire, ça ne va pas s'arranger avant la St Glingin).

Mais du coup avec cette histoire de photo je vais me sentir bizarre si je reçois le coup de fil fatidique "bonjour, c'est Eva Betan, de France Inter, vous avez postulé..." hum, et on pourrait avoir les yeux bandés ou éviter de croiser le Monsieur quand on viendra à la Maison Ronde ?

bon d'accord, j'arrête, de toute façon je vais peut-être avoir mieux à faire que prendre un train pour Paris, au mois de mai, donc basta, j'arrête de me prendre le chou.

Alors donc, c'était pour vous souhaiter un bon mois de février avant qu'il se termine, et puis je crois bien que la suite sera sur mon enfant avenir, à vous de trouver !!

Bien des bises et merci encore de ne pas m'en vouloir !

jeudi 29 janvier 2009

bon d'accord, bloavez mad alors !

c'est vrai, quoi, on peut même plus laisser tout le mois de janvier passer et s'y coller tranquillement le dernier jour, pour lancer ses voeux bloguistiques ?

non parce qu'apparemment c'est même pas passé inaperçu que je faisais la silencieuse obtue du fond de mon marécage breton ?!!

pourtant j'étais assez contente de moi jusqu'à ce matin, personne ne semblait avoir remarqué que je n'y étais pour personne, même pas une petite note vite fait en passant...

c'est que je fais dans l'hyperactivité, moi madame, en ce moment j'en suis à me demander si ce n'est pas pathologique, en fait !

bon bref, je n'ai pas eu le temps, pas pris l'envie à bras le corps, parce que j'ai des soucis :
- d'argent qui n'est pas là,
- d'ado qui ne travaille pas,
- de teen-ager qui souffre des genoux parce qu'il a eu l'idée de prendre 10cm en 8 mois l'an dernier,
- de mari qui concourt pour le titre d'artisan le plus débordé de sa confrérie,
- de grand-mère quasi-centenaire qui ne demande qu'à raconter ses histoires de WW2...

...et tout ce qui va avec, autour et dedans...

pfffh, m'en parlez pas.

Sinon j'ai lu ça qui m'a fait un bien fou, même si c'est déprimant... en fait j'étais sûre que seuls les enfants savent mais maintenant je sais aussi que je ne suis pas seule à le savoir - que les enfants ...!!

enfin bon vous voyez un peu dans quel état j'erre, proche de l'Alaska par ses aspects désertiques de grande solitude morale, mais assez semblable aussi à l'asphalte de Broadway un soir de gala (pour le monde qui y passe)... enfin bref, je ne sais plus tourner mes phrases ni mettre les mots dans le bon sens donc je vais me coucher, na !

sinon, bonne année quand même !

jeudi 25 décembre 2008

NEDELEG GLAOUEN !!

et Joyeux Noël aux non-bretonnants, ils l'ont bien mérité aussi...

Ici c'est délices montagnards et joies de la glisse au soleil, j'espère que pour vous tous aussi !!

bien des bises et tous mes voeux de douceurs et merveilles post-, inter- et pré-réveillonnesques.

vendredi 12 décembre 2008

appel pour le livre

c'est que vous pourrez lire puis signer l'appel pour le livre...

Merci d'avance, pour la littérature, la liberté et tout ce qui va avec : la vie.

jeudi 11 décembre 2008

c'est déjà jeudi !

je suis verte, déconfite et pas fière de moi du tout : hier j'ai dit à ma blogueuse préférée que je raconterai la suite de mon épopée lutécienne, j'envisageais même d'y passer une partie de la soirée, après avoir assouvi tous les désirs de ma maisonnée - bien que je les dresse régulièrement à l'autonomie, ils ont une fâcheuse tendance à la dépendance maternelle autant que conjugale !

me voici donc à reprendre le fil un jeudi soir, ce qui ne cadre pas du tout avec mes projets de voir enfin "Lost in Translation" que j'ai déjà raté en vrai les semaines qui ont suivi sa sortie.

Ah oui, j'avais oublié de vous dire que je suis allergique au petit écran, ça me donne à la fois des rougeurs très vilaines sur le visage et des crampes dans l'arrière-train qui ne s'estompent qu'après moult massages appropriés - mon prince charmant étant régulièrement absent, je n'ose plus m'aventurer seule face aux méfaits cathodiques.

Mais ce soir, pour connaître enfin ce chef d'oeuvre, parce que je tiens Sofia Coppola en haute estime et que j'ai savouré Bill Murray dans Broken Flowers de Jarmusch (rôle de looser qui part à la recherche de son enfant en rendant visite à ses anciennes amours...)... je vais faire un effort !

et il va bientôt être l'heure, donc désolée... mais ce sera pour un autre fois, les histoires de Tour bleutée et de tapis rouges ...

lundi 8 décembre 2008

mon week-end de Bécassine

bon, alors y en a qui ont dit qu'on pourrait en faire un post, de cette escapade à la capitale, donc voilà, c'est un bout de ce que j'en ai retenu... mais pour faire vite alors, parce que c'est pas le tout mais la compta n'attend pas...

donc il y a d'abord eu le train. Non, avant encore, la veille, la préparation du départ - et oui, même pour une absence de deux jours, il y a des êtres, des objets et des actes qui réclament mon attention, ma concentration et mon énergie. et donc voilà ce que ça a donné dans ce wagon de 2nde classe, direction Paris :

OK, c’est bon, c’est reparti, mon bel ibook a repris ses couleurs, une petite cure d’énergie en câble et le revoilà paré à me soutenir, me supporter plus exactement…

Il m’aura quand même fait une belle frayeur en refusant de s’allumer au beau milieu d’un jour où l’inspiration se faisait pressante, hallucinante presque par sa prégnance et son insistance à me harceler de mots, d’idées, de situations qu’il faudra maintenant retrouver aux tréfonds de mes neurones un peu ensevelies à présent sous d’autres couches de pensées et lectures.

Et je ne parle pas des nuits, moments fugaces et pourtant bien longs, où les phrases ont surgi une à une, les mots s’alignaient, je les tapais en pensée et les relisais pour tenter de les apprendre, empoignée que j’étais par cette flemme terrible de m’extirper de la chaleur douce de la couette pour coucher encre sur papier…

Il me faudra dire ainsi, en désordre ou comme ça me revient :
Les couleurs des arbres et du ciel en roulant dans la campagne après l’averse d’automne : les nuages coléreux froncent les sourcils et donnent aux chênes une lumière presque frémissante de hargne, on dirait les verts prêts à prendre les armes pour combattre ces gris-noir massifs qui n’en finissent pas de se disputer avec les rayons pour accaparer la meilleure place dans le tableau. Lumière, ombres, palette d’artiste énervé, j’ai ressenti Gauguin à Tahiti sous les palétuviers, Cézanne au cœur de sa carrière, Picasso à Guernica.

Mais aussi ma copine peintre au bord de la rivière, reprenant le spectacle des pontons ostréicoles multicolores au-delà des feuillages d’hortensias de son jardin.

Et encore ce pote photographe et ses coquelicots semés au hasard d’une dune cost-armoricaine… et bien d’autres artistes, musiciens, sculpteurs ou écrivains, qui chacun à sa guise a retranscrit la beauté sauvage d’une nature toujours merveilleuse.

Puis, ce matin, au détour de la route, le lever du soleil à travers le brouillard… une magie de rouge embrumé, de filets de brume harponnés par un disque en feu qu’on dirait à peine sorti d’une forge.
Devant cette féerie, je coupe le moteur, quelques oiseaux percent le silence, je me laisse happer par l’atmosphère fantastique qui se dégage de l’instant. Dans quelques secondes tout aura disparu, le soleil ne se laissera plus observer en son plein cœur, la grande ligne droite sera percée de deux billes blanches qui grossissent, comme un vaisseau qui atterrirait, venu de nulle part, au milieu de ce halo incandescent, pour nous apporter la réponse ultime à toutes nos interrogations.

Le temps que je savoure cette jouissance douce et rare, la voiture s’est avancée rapidement et passe devant moi, la brume est déjà différente, le soleil plus brillant, mon train part dans dix minutes, je ne peux m’attarder davantage.

À présent nous roulons à travers un autre brouillard, le disque solaire est aveuglant à travers ces limbes, les arbres que j’aperçois sont d’étranges statues, tout est gris et blanc, une autre beauté s’offre à moi.
J’aime cette sensation de vitesse sur les rails, les bosquets et les habitations qui défilent comme irréels, un décor en carton pâte qu’on aurait disposé au fur et à mesure de l’avancée du train et qui ne serait là que pour moi, pour me permettre de laisser surgir dans mon esprit et sur le clavier l’histoire qui n’attend que moi, qui ne peut prendre vie qu’à travers moi.

Pourquoi, pour qui, peu importe, j’ai l’intime conviction (prémonition ?) qu’il faut laisser les mots prendre ainsi possession de mon cerveau pour engendrer ce qui va suivre.

Peu après cette introduction, un interlude s'offrit à moi :


Elle s'était assise sur le siège en velours rayé de gris et bleu, fébrile, comme essoufflée par une course soudaine, ou était-ce l'émotion de sa fuite impromptue.

Comme je prenais mon temps pour ranger sac à doc et mallette sur les étagères surplombant nos sièges, elle sembla s'impatienter, puis se reprit. J'interprétai ce semblant d'énervement comme le prélude à un voyage ennuyeux aux côtés d'une midinette agaçante.

Une fois assises côte à côte, ayant échangé à peine un regard, nos existences reprirent le cours parallèle qu'elles avaient suivi jusqu'alors, dans l'ignorance totale l'une de l'autre.
Son parfum me parvenait pourtant, doux ensemble capiteux que mes piètres connaissances en la matière ne m'aidèrent pas à reconnaître.

Le paysage boisé défilait déjà à mes côtés, une petite fille tout droit sortie de "La Petite Maison dans la Prairie" nous prouvait que les lois de l'ère du jeu vidéo priment sur celles du respect des voyageurs.
Je réprimai mon envie de lui demander de couper le son de sa console en farfouillant dans mon sac - ouf, Thérèse Raquin saurait certainement me sortir l'esprit de cet espace décidément trop confiné.

Elle s'était endormie au bout de quelques kilomètres, rattrapée brutalement par la baisse de pression dès les premiers tours de roue.
L'angoisse d'être happée de nouveau par l'enfer quelle venait de quitter desserrait peu à peu son étreinte. Quelques bouffées de stress la saisirent encore, des visions de cette matinée si violente lui revenaient à l'esprit, tordant son ventre au passage des spasmes qui l'avaient tenue éveillée une bonne partie de la nuit.

Son dernier rêve la reprit brutalement - déjà assoupie ou sur le point de l'être, elle gémit faiblement et sa main pâle se crispa sur le sac qu'elle tenait serré sur ses genoux.

L'étau se refermait lentement, comprimant son abdomen dans une douleur effroyable, écrasant ses poumons, l'obligeant à un effort surhumain pour aspirer un faible filet d'air...

Elle sursauta soudain, respirant par à-coups pour reprendre son souffle. Ses yeux bleus verts s'ouvrirent, noyés de larmes, pour un appel silencieux à ma compassion...

Je lui souris doucement en murmurant :
- c'était un rêve, tout va bien !
Elle mit quelques bribes de seconde à reprendre goût à la réalité :

- Merci, je vous prie de m'excuser, je vous ai dérangée ?

- Ne vous inquiétez pas, ma lecture est assez fastidieuse, merci à vous de m'en avoir sortie !" osai-je, blasphémant honteusement devant l'oeuvre de mon auteur fétiche.
Elle soupira, sortit un paquet de mouchoirs jetables de son sac et s'essuya rapidement les yeux.
Son envie de se confier débordait d'elle comme un gros chagrin d'enfant. Son effort pour se contenir et refouler ses larmes m'emplit de pitié :
- Vous voulez qu'on aille prendre un café ?

- Non merci... vous êtes bien aimable...
Elle eut à peine le temps de prononcer un faible "ça va aller" avant de se lever soudainement en direction des toilettes.
Sa démarche un peu tremblante m'évoqua l'image d'une jeune biche aux abois à la fin d'une cruelle chasse à courre.


En relisant ces notes prises après l'arrêt où elle est descendue, je réalise enfin que celle que j'avais prise pour une femme maltraitée fuyant son enfer de foyer n'était en réalité que la première victime de cette gastro dont m'avait prévenue mes amies avant mon départ, que je ramenais bien évidemment dimanche soir dans mes bagages pour contaminer ma famille restée bien à l'abri des microbes parisiens...

voilà, pour l'instant c'est tout, compta et boulot de garde-malades oblige !!!

comme un lundi - le premier ?

bon ça vient en vrac mais trop c'est trop, alors j'en laisse un peu s'écouler ici de ce trop-plein qui déborde et envahit mon esprit et me berce et me ballotte depuis trop longtemps. Le catalyseur est , formidable coup de gueule d'une écrivain que j'ai découverte après coup, enfin après lecture, mais c'est vrai que ça m'a fait un coup, cette lecture, car elle exprime exactement ce que je pressens, ressens et redoute depuis tant d'années, devant la froideur, l'indifférence et la mocheté de tout ce qui m'entoure constamment... Même si je suis capable de discerner le vrai du faux - sauf en littérature ou en relations humaines, je suis beaucoup moins perspicace - dans ce monde, il y a comme un décalage qui s'est peu à peu transformé en gouffre et je tremble et j'en maudis la terre entière tellement j'ai peur de ce qui va se produire si on n'arrive pas à se secouer VRAIMENT. Bon, reprenons : c'est arrivé ce matin, après cette pause qui n'en était pas non plus une puisque je venais tout juste d'allumer ma bécane, 8h25, je me suis dit pendant le démarrage que j'étais quand même gonflée de commencer ma journée si tard ... habituellement c'est plutôt 7h15, mais là mon fiston m'avait fait le coup du thermomètre sur le radiateur à 6h55 donc j'ai pris le temps de m'en occuper avant de songer à ce début de semaine ... qui n'est en fait que le prolongement d'un bon gros week-end de travail... mais ça c'est une autre histoire. Donc, j'avais quand même pris le temps de parcourir le discours de mon héros de l'année, Monsieur JMG Le Clézio, qui est allé à Stockholm hier recevoir son prix Nobel et nous a enchanté de sa prose pour nous expliquer pourquoi il écrit et pourquoi il faut sauver la littérature et le langage et toutes ces belles choses qui font qu'on est bien sur terre - enfin certains d'entre nous... J'ai bien compris tout ça, bien aimé aussi, mais ça me donne toujours comme un arrière-goût amer de favorisée qui me culpabilise... ouhlala c'est compliqué je m'égare et batifole dans le pré de mes pensées sans égard pour vous pauvres lecteurs - si j'ose espérer que vous soyez plus d'un(e) ! donc je reviens à ce qui m'a réveillée et même comme décoiffée après le brushing du début de semaine, cette belle envolée de colère mêlée à tout un tas de détails historiques immondes bien que réalistes qui donnent des frissons et toute une ribambelle de sueurs froides quand on s'imprègne du sens réel de ces paroles : Merci Mme Anne-Marie GARAT d'avoir écrit ce que j'ai lu avec délices et effroi ce matin, et tout le reste présenté sur votre blog, promis demain je cours à la Fnac ou tout à l'heure sur Amazon ou bien j'en parle à ma libraire dès qu'elle aura rouvert - pour les prochaines vacances qui ramènent les parisiens cultivés parmi nous... beurk, dire qu'il faut les remercier pour ça aussi !!! bon trêve de commentaires oiseux, je veux réagir et je suis comme la dernière personne à commenter ce post du blog de Martine LAVAL : je fais ce que je peux à mon niveau, avec mes petites actions de membre d'une association qui aide un peu au développement des relations humaines dans mon village, à l'ouverture des esprits enfantins autant que parentaux à ce monde si beau qui est devenu si moche par endroits et pour certains... pour beaucoup... pour trop de gens exclus, privés, spolliés ... Je fais quelques gestes pour les défenseurs d'idées que je trouve primordiales, comme ici ou , c'est peu mais c'est le petit boulot de fourmi qui fera la grande rivière... euh... enfin vous m'avez comprise ! et puis j'ai des lectures intéressantes, édifiantes, récréatives ou même hautement instructives... enfin bref, de quoi me changer les idées sans oublier ma mission, celle que j'ai acceptée il y a longtemps déjà, quand je militais pour ATD Quart-Monde à la sortie de la messe après avoir convaincu mes "camarades de collège" comme disait ma mère - un peu réac - d'acheter mes paniers en patchwork style Hollie Hobby et les cartes postales fabriquées en papyrus de Thaïlande - ramenées de son dernier voyage par la mère de la présidente de notre association de jeunes filles rangées (si tôt !) parmi les imitations bon marché de sacs aux V enlacés et les foulards en soie qui rappellent étrangement le rang de perles qui va avec... bref, je sais juste maintenant qu'à défaut de changer le monde je peux au moins essayer de ne pas changer moi, mais par contre passer en mode "action" serait du meilleur effet pour ma déculpabilisation. Donc j'écris ici, ce soir, pour dire tout le mal que je pense de notre société occidentale en général et de notre démocratie française en particulier... et j'en reviens à l'essentiel : on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas, ni même qu'on ne l'avait pas souhaité, puisqu'on ne fait rien pour l'empêcher non plus. Voilà, je suis à court et obligée d'aller gagner ma croute en alignant quelques chiffres dans un tableur, mais je n'en resterai pas là, et espère vivement que quelqu'un (plusieurs ?) réagira à ces mots pour soutenir mon propos et qu'ensemble nous pourrons y faire quelque chose... ??? A suivre !

vendredi 28 novembre 2008

soir d'automne

ce soir en rentrant du boulot les champs avaient comme des cheveux blancs très fins bien peignés à l'horizontale comme pour souligner les couleurs turneriennes du ciel en partance vers le repos vespéral.

c'était un coucher vaporeux, ouaté à souhait, seuls les bas-côtés boueux rappelaient le misérable début de cette journée de novembre.

on aurait dit une photo prise quelque part en Irlande, ou au Pays de Galles, je me suis crue revenue aux temps ancestraux où les korrigans n'hésitaient pas à sortir à la nuit tombante pour profiter des dernières lueurs et remplir leurs poches de baies de sureaux et autres cotylédons nourriciers.

j'ai maudit le vrombissement du moteur qui me propulsait vers mon nid douillet, sûre de son efficacité à dissuader les créatures du monde parallèle de sortir une moustache de leur abri.
Une fois garée ma carriole bruyante, refermée doucement l'opercule qui m'y tenait calfeutrée, j'ai tenté une station silencieuse aux abords de mon pré pour en surprendre un ou une...
Las, le soleil avait achevé d'embraser les cieux, l'orée de la forêt s'était faite ténébreuse et il ne me resta plus qu'à actionner le loquet de ma demeure pour y trouver consolation en allumant une belle flambée...

vendredi 31 octobre 2008

en passant près de l'église

hier, essayant de renouer mon foulard, fermer ma veste et trouver les poches qui accueilleraient mes mains glacées pour le temps où elles ne me serviraient à rien, j'ai aperçu l'objet de mes craintes enfantines qui descendait vers le port sur le même trottoir que moi, nous allions très bientôt nous croiser...

Que faire ? rechercher mes clés dans les tréfonds de mon sac de fille, entamer une conversation factice sur mon portable, traverser la rue vers la supérette comme si j'avais soudain une course importante à faire ???

Non, tout simplement affronter le monstre, me suis-je dit bravement ... Après tout, ce n'est qu'une vieille qui va chercher ses médicaments ou du lait pour ses chats avant que le soleil ne se couche, regarde comme elle a l'air transi, et puis si ça se trouve elle ne t'a même pas reconnue, alors ...

- Bonjour Madame", l'ai-je d'abord abordée, puis, me sentant subitement redevable... "Vous vous souvenez, je passais mes vacances d'été chez ma grand-mère, quand j'étais petite ... au bout du chemin vers la Poste, derrière chez vous, vous voyez ?...

- Bien sûr que je me rappelle, comment allez-vous ?

- Comme toujours, à courir après le temps, et vous ?

- Ah, ben c'est qu'on se fait vieux, comme tout le monde, vous savez... Et vos enfants, comment ça va ?

Là, je suis restée scotchée. ça fait pourtant seize ans que j'ai accouché pour la première fois, donc j'aurai dû me souvenir qu'on s'était bien revues depuis mes jeunes années, mais bon, voilà, elle n'avait pas perdue de vue que je m'étais installée dans le coin, que j'étais maman et me jetait ça en guise d'apéro à une conversation qu'elle espérait sûrement longue et variée.

- Eh, justement, je viens de fêter l'anniversaire de mon grand hier, et les quatre-vingt seize de ma grand-mère aujourd'hui, vous voyez !!!

- Ah ben dites donc, et comment elle va, Madame votre grand-mère ?

Là, je me suis sentie comme engluée dans du charterton, c'était désagréable mais tout de même un peu réconfortant, de voir qu'elle suivait... j'ai mentalement refait le chemin en marche arrière et me suis rendue compte qu'elle devait avoir à peine dix ans de moins que Mamie, donc une once de respect s'est ajoutée à ma considération pour cette silhouette grise et bleue marine qui se recroquevillait sous sa blouse passée.

- Pas trop mal, elle est encore chez elle, toute seule, mon oncle lui rend visite tous les jours, ça va... C'est juste qu'elle ne peut plus lire ni coudre, ses yeux baissent beaucoup...

- Ah, ça doit lui manquer, elle qui était toujours si coquette...

Là, j'ai eu le sentiment d'avoir pris un seau de superglu sur la tête ! Comment pouvait-elle savoir que ma grand-mère ne s'était jamais acheté un vêtement en prêt-à-porter et avait toujours dessiné, conçu et produit les habits de tous les membres de sa famille depuis son mariage, puisqu'elle n'avait plus habité là après ?

- Ah oui, vous vous souvenez, mais dîtes donc, ça fait pourtant longtemps qu'elle a quitté le bourg, elle vit à l'autre bout de la région depuis bien longtemps, vous savez ?

- Bien sûr, je me souviens bien, j'étais pas encore à la retraite, quand elle est partie !

Là, je me suis dit qu'il n'y avait pas que les épissures sur les cordages des bateaux de course qui sont finies au greytape, moi aussi je venais de me faire saucissonner bien serré !!! Mes premiers souvenirs d'elle remontaient aux années 70, je détalais dans le chemin creux dès que j'apercevais sa silhouette ou celle plus terrible encore de sa vieille mère... Ma cousine et moi, on les croyait sorcières, ma grand-mère les disait ignares, ma mère m'avait conseillé de ne pas leur manquer de respect car elle avait l'appréhension de leur réaction, deux vieilles qui ne voient jamais d'enfant, c'est peut-être dangereux...

- Ah bon, et vous faisiez quel métier, avant ?

- J'étais petite main en atelier de couture, j'ai travaillé chez Chanel, et puis chez d'autres, pendant 55 ans en tout ...

Bon, c'était le coup de massue final, j'ai maudit un instant ma cousine qui m'avait fait pisser de rire un jour où on avait cru malin de sonner à la grille de leur courette pour les embêter et que la pauvre vieille s'était étalée de tout son long dans le chemin en essayant de nous rattraper !!

- J'ai eu une médaille du travail, vous savez... Mais je vous retiens, là, vous devez avoir à faire...

- Non non, enfin oui, mais, ... vous devez avoir plein de souvenirs, j'aime beaucoup écouter les anciens raconter les temps d'avant...

Là, mes espoirs de reprendre le fil de mon projet de biographe public m'ont assaillie en bloc, j'ai revu mentalement toutes les pages du dossier que je n'ai jamais eu le courage de présenter à la mairie du village ... pour finalement juste prendre le temps de lui dire que je passerai la voir un de ces jours. C'est alors qu'elle m'a donné le coup final :

- Oh oui, passez quand vous voulez, je ne vois personne, vous savez, mes enfants sont loin, ils ne viennent qu'à Noël, et puis si ça vous fait plaisir...

Alors on s'est claqué des bises affectueuses, j'ai fini la journée avec, sur ma joue gauche, une trace de mauvais rouge à lèvre et le souvenir aigre-doux d'un visage satiné à la poudre de riz .

lundi 22 septembre 2008

22 août, ou le 23 déjà

Parfois la vie lui semblait si légère, comme une feuille de papier dépliée qui s'envole au vent d'automne, lâchée par la main d'une fille en pleurs sur le quai du Ferry pour Staten Island.
Et souvent, bien trop souvent, c'étaient de longues errances dans la lourdeur monotone d'un jour qui ne veut pas finir, rempli d'enclumes et de chars à boeufs labourant son coeur transi.
Lorsque l'équilibre semblait enfin atteint entre les brefs instants d'insouciance et les pesanteurs longuissimes de l'ennui, elle avait enfin la sensation d'être vraiment là, elle, tout entière livrée à la vie, la vraie.
Alors elle marchait, rêvait, mangeait le moment présent comme une pomme légèrement acidulée un après-midi de chaleur estivale. Elle croquait à bonnes dents dans ce sentiment de plénitude qui l'enveloppait si voluptueusement, l'étreignait d'une force si savoureuse.

samedi 20 septembre 2008

12 septembre, midi au soleil sur les quais

en fait ce serait juste regarder, contempler, scruter les détails du paysage comme de mes sentiments, vagabonder avec les mouettes entre les reflets d'azur sur l'eau ondulante, planer à travers les risées qui chatoient sur la vaste étendue de mes pensées, flirter avec le vent d'automne en regardant s'effeuiller mes souvenirs.
Jongler avec les mots, comme mes cils battent au rythme de mon coeur, laver mes yeux aux replis d'une branche de pin ployée au-dessus des rochers.
Laisser tourner les girouettes échevelées, surplomber le granit du môle de sensations enivrantes, glisser le long des plages en espérant atteindre enfin le paisible rivage de ma conscience.

Et l'écrire.

Et le vivre.

Et le laisser à lire.

ça fait beaucoup...

... si peu de temps ...!

dimanche 20 juillet 2008

une revenante

Bon d'accord, OK je l'admets, et m'excuse, et m'aplatis et me confonds avec le gris du lino en pitoyables tentatives pour me faire pardonner cette effrontée absence ... qui n'a pas l'air d'avoir désolé grand monde puisque personne ne me l'a encore faire remarquer.
Trois mois sans rien dire, ou plutôt rien écrire, c'est exactement le temps que m'a pris ma réinsertion professionnelle... voilà, c'est lâché : j'ai capitulé, signé en bas d'un contrat de travail comme secrétaire administrative et maintenant je ne fais plus rien de ce que je m'étais juré de préserver... je compte, je trie, je classe, j'écoute et je parle, je produis des listes, des tableaux de chiffres et des courriers, mais plus rien de personnel, plus rien de spontané...
Sauf dans ma tête, bien sûr, comme toujours, plus que jamais même !
Donc un petit aperçu de tout cela viendra un de ces jours où j'aurai pris le temps de retranscrire mes griboullis de cahier à spirale sur le clavier.

Pour l'instant c'est semaines de tarés et week-ends de fous qui se succèdent sans se départir de leur sérieux un peu guindé, vivement la retraite qu'on y arrive.

Voilà c'est pas beau et même carrément moche, je sais.

Mais faut bien bouffer et puis refouler ça fait toujours de la matière au bout du compte donc peut-être que c'est pas si inutile que ça ??? (non surtout si c'est pour me détromper c'est pas la peine de répondre !!!).

Bon allez, je retourne à la compta de mon amoureux et au rangement des paperasses de l'été dernier... il serait temps !

Bien des bises et bon été !

mardi 22 avril 2008

et le mardi ?

Le mardi, on est déjà tout ankylosé des efforts faits la veille pour relancer la machine... alors on est un peu essoufflé, comme groggy d'une lutte pas tout à fait terminée, en tout cas pas en vainqueur, puisqu'on a ce désagréable sentiment d'échec, de ne pas y arriver, d'être un bon à rien...

Même pas levé tôt, même pas motivé par le soleil qui pointe son nez dès 6h30, juste une grosse envie de rester coincé sous la couette, d'ailleurs c'est ce qu'on fait, parce que hein, y a pas de raison que les enfants s'en donnent, du sommeil en plus, eux, et pas moi !!...

Voilà, donc pas beaux à voir vers 10h45, la plume hargneuse et revêche, les neurones encrassés et pas la pêche pour continuer...

Peut-être plus tard ? Si le vent veut bien se lever, entrouvrir la fenêtre sale de la dernière tempête et dépoussiérer mon cerveau pour le rendre efficace...

lundi 14 avril 2008

comme un lundi

Bon, voilà, c'est lundi matin, déjà deux heures que j'ai ouvert le premier oeil, le deuxième pas longtemps après, en fait juste avant que mon amoureux qui partait bosser n'allume le plafonnier, donc je me suis levée éblouie et de mauvaise humeur... pfffh !! Après des rêves de troupe de théâtre en goguette (le metteur en scène avait fait apposer un visa à son nom pour le Maroc sur mon passeport...), de voyage aux Etats-Unis où je tombais dans un café tenu par une Française aux yeux clairs qui finissait par me sermonner sur les évangélistes - ou les mormons ? - et d'une vaine tentative de traverser un grand boulevard parisien avec ma mère, à l'heure de pointe et sous la pluie (???), me voilà donc dans le monde réel du lundi matin... Un pas comme les autres tout de même, puisque les enfants sont en vacances et que j'ai donc le droit à un petit-dej' peinard toute seule devant mon bol et mes tartines. Ouf ! C'est pas que j'aime pas déjeuner avec mes kids, mais la cuiller à confiture toute poisseuse et la toile cirée qui colle au couteau à beurre, ça me donne dès le matin des idées d'infanticide et je sais que c'est pas bien pour le moral !! Donc, après une petite heure de boulot, me voilà à regarder les news sur le site du monde. En voyant le titre "Carla nue" je résiste et décide de ne plus cliquer sur des liens comme ça, ça suffit et d'ailleurs il serait temps que je renvoie son CD à la maison d'édition comme je m'étais juré de le faire en décembre dernier, après tout ce disque avait accompagné mes heures de départ en live, donc il n'a plus lieu d'habiter sous le même toit que nous puisque j'en suis revenue, de ce monde virtuel ... Ensuite je tombe sur un article "Concilier vie familiale et travail"... ah bon, y en a encore qui croient que c'est un sujet, ça ?? Parce qu'ils ont toujours pas compris que c'est évidemment inconciliable, incompatible pour l'épanouissement humain, eux ? Encore des qu'auraient besoin d'un bon cours, ouais ! Mais là j'ai pas le temps ! En fait, ce qui m'a mis dans cet état de vendredi - parce qu'être énervée après le monde professionnel dès le lundi, c'est plutôt rare pour moi - c'est le dimanche midi chez les potes à fonctions importantes (chef d'entreprise et cadresse dynamique) qui ne veulent pas admettre que le développement durable ça commence par le tri des déchets de la famille (et oui, même de la résidence secondaire !) et puis l'après-midi glauque à essayer de finir "Un barrage contre le Pacifique" de Duras entre deux averses de grêle qui m'empêchent de jardiner une fois de plus... Je termine à 1h du mat', épuisée, les yeux qui piquent et presque la nausée de cette histoire si moite de sentiments bizarres sous le climat asiatique. N'empêche que la dame avait du talent, je ne le savais pas encore. Et donc mon bouquin à moi qui s'augmente virtuellement de quelques paragraphes tous les soirs quand je m'endors en écrivant mentalement, mon livre à moi de dans quelques temps quand j'aurais le temps, et ben il est pas près d'être publié !!! Voilà voilà, maintenant je retourne au taf en remerciant mentalement mes potes pour le délicieux repas et le rayon de soleil citadin qu'ils veulent bien nous administrer régulièrement... quand même !