mardi 17 mars 2020

réveil post-discours présidentiel - le chef des armées a parlé


Nous sommes en guerre. Il l’a dit combien de fois ? Et ça veut dire quoi ? l’armée dans la rue ? les blindés, les treillis ?
Cette nuit à 4h33 mon petit garçon fait un cauchemar et je réalise toute la rhétorique employée hier soir par le président.
L’horrible impression d’assister depuis toujours à une représentation morbide.
De noter depuis toujours ce qui nous prépare au pire. Toute ma vie, pour toujours.
Gamberger écrire sourire, toujours éviter le pire, mais combien de temps ?
Je m’en veux et je m’en fous
Toutes ces tentatives ces soupirs, pour qui pour quoi cela n’a plus d’intérêt.
Il faut dire, lire, vivre
Gabriel Garcia Marquez a raison, rien n’est plus beau que raconter
Milan Kundera l’a dit, l’homme est insoutenablement léger.
Et tous les auteurs, toutes les écrivaines, nous l’ont susurré, hurlé démontré, rien ne vaut les mots pour mettre monde nos plus sombres attraits.
Je pleure et je ris de ce désarroi, enfin la lumière sur toute cette colère
Une jonchée de fleurs sur un sol en ruines
Nos rues nos allées parsemées des confettis de carnavals passés, de fêtes avortées, des mille et uns destins happés, balayés d’une main.
Si demain tu pars, tout seul au combat, je m’en voudrais je crois de ne pas t’avoir fait l’amour, lentement et en silence, encore une fois et pour toujours…
5h06, 17.03.2020, dernière nuit avant le couvre-feu ?

Et puis, renonçant à lutter face à la lucidité qui me tient à présent bien éveillée, je visionne le  ministre de l’intérieur parlant après le président, et je comprends. C’est vraiment la guerre.

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