15.03.2020 – 22h36 – avec Jean-Louis Aubert qui nous
offre un live sur FB
Ben voilà, même JL Aubert s’y met, les infos sont
dingues, élections tronquées, potes en parano ou en réalisme exacerbé, plus
personne ne sait s’il faut rire ou se terrer, p… c’est le monde de barge de nos
pires cauchemars.
Un jour j’irai là-bas, mais non
finalement, c’est trop tard, nulle part c’est chez nous, on n’est pas partis
mais on est déjà revenus à nos peurs ultimes, même pas eu le temps d’expérimenter
la joie d’être grand-mère, le trip des trucs illicites, l’extase du sommet de l’Everest,
nada.
Juste quand même les enfants les rires la musique et tous les mots.
Quand même…
Et tout d’un coup avoir ce sentiment d’une page qui s’est tournée, hop ça
y est nous voilà dans une autre dimension…
Un jour peut-être pressenti, parfois même ressenti, cet étrange passage
vers un monde inconnu, une société différente, ce changement abrupt de
paradigme… B… de M… il va falloir s’y faire, s’adapter, ouvrir les yeux et ne
pas ciller, ne pas pleurer ni grincer des dents, juste assumer.
Bon d’accord, plus de bisous aux anciens, pas même un câlin vite fait,
non, pas la douceur de la peau des mains de mon père, fatiguées mais aimantes
comme au jour de ma naissance où coulaient ses larmes pour m’accueillir…
Non, plus le regard tendre de ma maman, ses mèches diaphanes encadrant
son beau visage lisse, non, plus ses rides inquiètes mais si douces pour me
dire le bonheur de m’apercevoir à l’entrée du jardin, sur le seuil de leur
pavillon de retraités tranquilles.
P… j’ai peur tout d’un coup de ne pas avoir le temps, de leur dire
encore, de vive voix et vif argent, que je les aime, qu’ils sont ma vie ma
source mes racines…
Et bordel j’ai tant voulu leur donner tous mes mots et toutes mes pensées…
sans jamais l’admettre, sans leur avouer cet amour car sans cesse retenue, attendue,
trop pressée.
Et maintenant je n’ai plus le droit. Pas raisonnable. Trop risqué. Et puis
d’abord d’où tu as vu que tu pourrais tout toucher, tout caresser, les espoirs
les rêves les projets… il y a bien assez de monde sans chance ni bonne fée, les
gens vernis comme toi doivent rester rares.
Ok, coup de blues assumé, il reste les relents de vie politique vicelarde
et égocentrée, la vilenie des puissants et l’inertie de la masse informe des
regardeurs de BFM en boucle, des écouteurs de Radio France anesthésiés par des
années de bien-pensance, les lecteurs de torche-culs sans intérêt autre que
celui des rendements agios et dividendes...
Mais demain on ne pourra plus rien dire ni faire en dehors de nos
maisons, peut-être n’aurons-nous même plus d’énergie pour dicter à un clavier,
montrer dans un écran, notre hargne notre courroux, nos émois ou nos
désespoirs.
Qui sait ?
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