dimanche 29 mars 2020

20200328-29 : entre deux jours


28.03.2020 – au coucher
Le Robert de guingois pèse sur le dossier généalogie. Il assume sa somme de savoir, empêche l’envol  impromptu des connaissances familiales, retient notes et tergiversations brouillonnes en un ferme maintien.
Et pourtant. Tout est en vrac partout, ma chambre mon bureau ma tête. Et mes neurones dedans. Et mes yeux qui piquent, ma peau qui tire et tout le reste qui part à vau-l’eau. Comment tout cela va-t-il finir, s’il y a une finitude quelque part ? Qui va rester de mes envies, de mes désirs et de mes craintes, une fois la vague scélérate retirée pour laisser respirer les survivants ?
Soif de comprendre et besoin d’avancer, éperdument retenu·e l’une comme l’autre dans mon gosier sec, en dehors de mon panier vide. Rien ne progresse, tout stagne et procrastine. Aucune force n’anime mon esprit plus loin que le quotidien basique, les tâches ménagères ou éducationnelles récurrentes. Plus d’envolée imaginaire, les fous rires d’insouciance évanouis dans la brume des souvenirs, la douce inconscience des années fastes, nada, y a plus rien.
Ou bien c’est tout tapi quelque part, catimini et chat perché, rien n’affleure dans ces journées bizarres, mais c’est bien connu le monde sous-jacent existe bel et bien, il ne s’absente jamais.
Alors y croire pour lui donner vie, le laisser œuvrer sans crainte ni suspicion, il en restera bien des traces, voire des bases immuables, pour qui osera les chercher en une archéologie minutieuse, un jour. Ou une nuit, ou plusieurs, qui sait ?

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