28.03.2020 – au coucher
Le Robert de guingois pèse sur le dossier généalogie. Il
assume sa somme de savoir, empêche l’envol
impromptu des connaissances familiales, retient notes et tergiversations
brouillonnes en un ferme maintien.
Et pourtant. Tout est en vrac partout, ma chambre mon
bureau ma tête. Et mes neurones dedans. Et mes yeux qui piquent, ma peau qui
tire et tout le reste qui part à vau-l’eau. Comment tout cela va-t-il finir, s’il
y a une finitude quelque part ? Qui va rester de mes envies, de mes désirs
et de mes craintes, une fois la vague scélérate retirée pour laisser respirer
les survivants ?
Soif de comprendre et besoin d’avancer, éperdument
retenu·e
l’une comme l’autre dans mon gosier sec, en dehors de mon panier vide. Rien ne
progresse, tout stagne et procrastine. Aucune force n’anime mon esprit plus
loin que le quotidien basique, les tâches ménagères ou éducationnelles
récurrentes. Plus d’envolée imaginaire, les fous rires d’insouciance évanouis
dans la brume des souvenirs, la douce inconscience des années fastes, nada, y a
plus rien.
Ou bien c’est tout tapi quelque part, catimini et chat
perché, rien n’affleure dans ces journées bizarres, mais c’est bien connu le
monde sous-jacent existe bel et bien, il ne s’absente jamais.
Alors y croire pour lui donner vie, le laisser œuvrer sans
crainte ni suspicion, il en restera bien des traces, voire des bases immuables,
pour qui osera les chercher en une archéologie minutieuse, un jour. Ou une
nuit, ou plusieurs, qui sait ?
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