vendredi 24 septembre 2010

encore un peu... août 2010

En passant entre les jardins des belles demeures de la pointe, nombreuses idées de roman à trois ou quatre voix, des histoires de familles versaillaises en villégiature bretonne, des souvenirs d'adolescence heureuse à l'abri des pins et des eucalyptus qu'a vu naître ma grand-mère quand elle avait mon âge - déjà mûre et pourtant encore - un peu ? - fraîche.

Des petites infos de Jean-Patrick qui n'arrive pas à ranger ses clubs de golf dans le coffre de sa nouvelle Audi A5, "bon Dieu comment je vais faire pour aller au Trophée du Grand Club la semaine prochaine, j'ai promis à Agnès de l'emmener pour qu'on puisse enfin passer plus d'une journée ensemble à l'abri des regards !!"

Quelques nouvelles de Marie-Gabrielle qu'on ne peut toujours pas à habiller avec son allure de nièce du Général, "tu te souviens de ce que disait Beau-Papa à sa naissance : 'Ah, celle-là, on pourra pas dire qu'elle est pas de la famille, regardez-moi ce nez et ces oreilles !"... mon Dieu, comme j'aimerais être née ailleurs, quand j'entends ça !"

Ou alors les frasques du jeune Charles-Edouard qui a découvert cet été - il aura 16 ans en octobre - que l'adolescence pouvait être un monde merveilleux quand on a le courage de faire le mur et d'aller voir ce qui se passe dans les bistros de la station balnéaire à quatre kilomètres d'ici.

Et l'émoi de la tendre Clémentine, bercée d'illusions par le jeune Timothée, oncle des enfants qu'elle baby-sitte dans la grande famille de Redeudeu.

mardi 9 février 2010

matin difficile

C’est pas lire que je devrais faire dès que j’ai cinq minutes, c’est écrire, sortir les mots de ma tête avant qu’ils ne prennent toute la place et me rendent dingue et inapte à la vie sociale.

Trop de miettes de pain grillé collées par la confiture à cette vieille toile cirée, trop de taches de café séchées qui narguent mon désir de vie calme et propre, trop de poussière accumulée sous les meubles et comme imprégnée dans l’air de cette foutue maison.
L’ambiance pourrie par les cris incessants, cette douloureuse atmosphère tendue qui nous sape le moral dès le réveil « et merde, encore réveillé trop tôt, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de cette heure et demie en attendant le déclenchement du réveil ? »
Toutes les lumières de la ville ne sont pas encore allumées, il fait froid et un SDF doit être entrain de mourir quelque part dans une encoignure de porche, là-bas sur l’avenue où les joggers remplaceront bientôt son souvenir.
Quelques raies traversent quand même les persiennes de temps à autre, une voiture passe, on l’entend à peine, mais ses phares savent mieux que tout bruit nous faire part de sa présence furtive au bord de nos vies.
Elle est engoncée dans son sommeil, les draps entortillés autour de son buste, il reste à peine de quoi passer un doigt pour effleurer ce petit bout de peau qui me tente à chaque fois que je le sens à portée de main.
Tout à l’heure l’amour aura déserté, il ne restera que la routine de notre existence de merde, un fac-similé d’aptitude à respirer, un souvenir de projets de bonheur.
Alors je la prends doucement par les épaules, la serre tendrement contre ma poitrine apeurée, et mes larmes coulent dans ses cheveux pendant qu’elle se réveille… ses yeux gris cherchent l’écart entre ses rêves et cette réalité, elle me sourit… tout n’est pas perdu.


Les jours comme ça où les larmes me viennent au milieu d’une gorgée de tisane, je voudrais redevenir une petite fille, m’effondrer sauvagement dans les bras de mon grand frère, regarder un dessin animé en mangeant du Nutella, ne plus savoir ce qui est bien de souhaiter pour l’avenir, rester à contempler la mer et ne plus rien savoir ni comprendre des hommes, des femmes, des enfants ou du temps qu’il fait.
Je voudrais être neutre, naïve, vierge de toute trace de civilisation, me réchauffer doucement au soleil en roulant dans le sable, sentir le sel sécher sur ma peau dorée et c’est tout.

Au lieu de ça il faut que j’aide mon fils aîné à nettoyer sa première maladresse du matin, que je garde en moi cette envie fulgurante de le prendre dans mes bras pour le consoler au lieu de le houspiller parce qu’il ne sait pas passer la serpillière…
Après je vois chacun partir pour une journée de boulot, et je suis seule, pourtant j’aime cette solitude du matin quand tout est encore à inventer…mais les mots ressassés cette nuit me hantent et m’empêchent de rester sereine… la fatigue des dernières insomnies est plus forte que l’entrain d’un matin que je voulais tranquille, beau et paisible.

Dois-je en vouloir à John Irving et sa Veuve de Papier de m’avoir fait retomber dans l’antre de l’écriture, ou bien est-ce la prose bizarre de Lydie Salvayre qui a ouvert en moi les vannes du barrage édifié par ma vie de nouvelle maman ?
J’aimerais pouvoir dire non au copain en mal d’attachée de presse, au vieil écrivain qui attend ses manuscrits dactylographiés, aux copines de l’association dont je suis trésorière, à tous et chacune je voudrais dire stop, je ne suis plus là, j’ai mieux à faire : j’écris.

Mais un pleur de bébé me rappelle que je suis d’abord une maman, alors j’abdique.

dimanche 30 août 2009

ouf, il était temps !

Bon, ça va, j'avais promis "pour la rentrée", on en est encore à J-4, j'ai eu chaud mais je suis là !

Pourtant c'est pas faute d'y avoir pensé, à peu près tous les jours d'ailleurs, depuis le dernier post... mais voilà, c'était le mois d'août, délicieusement occupé de farniente et autres jours de solitude bien appréciée après le mois de glandouille avec mes chers ados qui ne demandaient pas mieux que de solliciter mes capacités de taxi-hôtelière-restauratrice-lavandière, j'en passe et des activités moins passionnantes...

j'ai donc profité de ces douces heures pour avaler quelques centaines de pages de Boulgakov, Nancy Huston, Eugène Sue, sans compter des BD de Loisel, Tardi ou Manu Larcenet,... et j'en oublie.

entre-temps, Pimprenelle m'a pas mal sollicitée et même un peu fatiguée, les grosses chaleurs du 15 août m'ont même empêchée de l'emmener faire un tour chez ses grands-parents montagnards... maintenant il faudra qu'ils attendent sa venue pour la rencontrer - cette fois en vrai et non plus par mon gros ventre interposé !

alors maintenant c'est le temps des rangements, des piles de linge à trier-repasser-donner-recycler, des confitures de mûres et autres conserves de courgettes et haricots verts... en attendant de profiter enfin de la côte désertée des touristes et hordes d'enfants échevelés, la plage rien qu'à nous autres mamans au foyer, on va pouvoir se faire des vraies journées de baignade-papote au doux soleil de l'été indien... mmmh, ça c'est la vraie récompense d'un été à moitié beau mais qu'on a su occuper vaillamment avec nos marmailles !!!

Comme quoi il y a quand même une justice pour celles qui ne peuvent pas "partir en vacances" parce qu'elles n'ont pas amassé dans l'année de quoi payer le ferry ou l'avion à leur tribu et la location qui va bien au bout du trajet... pour toutes celles qui ont continué sur un rythme assez lancinant des préparations de repas-courses-rangements-ménage-lessives, dans le même cadre que tous les autres jours et mois de l'année...

Bon d'accord j'ai bien conscience que cette justice est assez partielle quand même puisqu'elle s'applique uniquement à nous autres habitantes de contrées rurales et/ou balnéaires... ça m'empêche pas de savourer, j'expierai ce privilège coupable dans une autre vie, promis.

voilà, sinon je suis toujours aussi écoeurée de l'avalanche de connerie consumériste qu'on continue à nous infliger alors que la crise est là et qu'on devrait essayer de se faire à l'idée de la décroissance, les VPCistes et autres organismes de consommation de masse harcèlent déjà mon enfant à venir d'offres hallucinantes d'hypocrisie démagogue... on dirait presque des politiciens !!!

Bon sinon je ne râle pas trop, la vie est quand même douce dans notre petit coin de Bretagne, 'faut juste pas s'énerver et préserver son cocon et toute l'énergie qui nous sera bien utile cet hiver !

En attendant le doux temps de l'allaitement au coin du feu, je vous souhaite une bonne rentrée à tous et toutes, courage et n'oubliez pas de ne rien lâcher.

vendredi 31 juillet 2009

hello avant la fin du mois

Coucou bonjour, c'est tout juste mais j'y arrive quand même, malgré le manque d'inspiration, d'envie ou de courage qui m'accablent alternativement depuis plusieurs semaines et m'empêchent de mener à bien ma mission épistolaire.

Une petite réplique au très bon billet et un autre commentaire sur le dernier post politique de ma blogueuse préférée, c'est tout ce que j'oserai vous proposer ce mois-ci ... mais vous pouvez aussi aller voir pour savoir ce qui me préoccupe le plus ces temps-ci.

merci d'être passés, bon été à vous et à un de ces jours - au plus tard pour la rentrée, promis !

jeudi 18 juin 2009

nouvel élan

bon voilà, lectures et rêves me boostent pour relancer la machine, Garcia Marquez et les visions nocturnes - qu'il engendre ? - m'aident et me soutiennent...

d'abord aurait-il écrit tout cela et l'aurais-je entre les mains pour rien ? Non, non seulement il l'a ressenti, éprouvé et vécu tel qu'il le raconte dans "Vivre pour la raconter", mais ses réflexions, sentiments et certitudes doivent être utiles, sont les graines et les fruits de la création qui germent en chaque personne qui veut bien les recevoir, les nourrir, les admirer, leur donner une nouvelle vie.

"Si vous croyez pouvoir vivre sans écrire, alors n'écrivez pas" - citation que Garcia Marquez reprend de Rilke, ... combien cette sentence me plaît et renforce en moi le goût de donner à des pensées la liberté de laisser leur trace en d'autres !

ou, comme l'a écrit d'une manière beaucoup plus compliquée mais tout aussi pertinente Muriel Barbery dans "L'élégance du Hérisson" : "Quelle autre raison pourrais-je avoir d'écrire ceci (...), si l'écriture ne tenait pas elle-même de l'art du fauchage ? Lorsque les lignes deviennent leurs propres démiurges, lorsque j'assiste, tel un miraculeux insu, à la naissance sur le papier de phrases qui échappent à ma volonté et, s'inscrivant malgré moi sur la feuille, m'apprennent ce que je ne savais ni ne croyais vouloir, je jouis de cet accouchement sans douleur, de cette évidence non concertée, de suivre sans labeur ni certitude, avec le bonheur des étonnements sincères, une plume qui me guide et me porte."

Oui, décidément, un peu vexée de naître et comprendre cela après ces figures de la littérature, je m'évertue donc à soulager mon inconscient des mots qu'il produit la nuit, le jour, du moins ceux que j'arrive à attraper et coller dans un petit coin de l'endroit où je saurai retourner les chercher quand le temps sera venu.

Car voilà bien le paramètre majeur de toute réalisation artistique : le temps. Il me faut condenser, compresser et apurer toutes contingences matérielles qui peuvent surgir en travers du chemin tortueux de l'écriture pour enfin accéder aux larges avenues bien pavées de la création littéraire... de quoi la patience est-elle mère, déjà ?

bon, alors allons donc faire passer du bon côté de la barrière la contingence n° 1 - la bonne éducation de mes rejetons... et c'est promis je reviens juste après - mais je vous aurais prévenus, ce peut-être long !... Merci de votre patience !

mercredi 10 juin 2009

de retour en scène - dans mes rêves

les nuits dernières ont été passionnantes, le monde onirique s'est ouvert à nouveau et m'a émerveillée de ses contours précis, ses couleurs chatoyantes et ses scenari intrigants.

j'étais en chemin pour rejoindre une amie de son penty aux abords du village à la plage distante de quelques kilomètres, mais la route tournait et virait, la voiture que je manoeuvrais très improbablement se transformait en VTT et les paysages familiers devenaient collines et vallons aux couleurs des pays inconnus ...

mes tours de roues me menaient à une abbaye, ou était-ce un couvent, que je parcourais en tout sens, toujours en selle, au grand damne de bien des religieuses ou apparentées qui me menaçaient quand elles n'arrivaient pas à me barrer la route.

je prenais alors la liberté de rouler "hors piste", à travers pelouses et bosquets, pour rejoindre un bitume qui s'avérait rocailleux et m'aurait certainement conduite vers mon but... si mon horloge interne m'en avait laissé le temps...

c'était le petit matin, tout était encore calme dans la maison et les prés environnants mais je sentais la brièveté de ces instants de silence de début de lundi...
me vinrent alors en désordre et comme échevelées toute une flopée de pensées et idées pour l'aménagement de la pièce où je dors depuis quelques semaines et qui sera dans autant de mois la chambre de l'enfant...
des envies d'achat d'albums et de belles boîtes pour favoriser le tri de paperasses, le rangement de photos et l'harmonie de tous ces souvenirs, m'ont envahie...

je tenais enfin devant moi l'occasion de m'y mettre... mais la porte de la chambre voisine qui claque m'a rappelée amèrement aux dures réalités... et j'ai depuis remisé en un coin peu accessible de mon cerveau ces promesses de mise à l'ouvrage.

M'en reste quand même la douce volupté d'avoir effleuré le début de l'ébauche d'une tentative de grand chambardement d'archives, et ça, c'est juste doux et revigorant.

vendredi 15 mai 2009

furtif salut à Mona Lisa

un petit bonheur en passant le long de la Seine, ça m'a pris dans le bus 91, en transit de Montparnasse à la gare de Lyon pour rejoindre les montagnes de mon amoureux depuis mon tendre Breizh Izel...

et me voilà après quelques harassants quarts d'heure de recherche d'une consigne et d'un ticket bleu outremer, à pénétrer dans le saint des saints, miracle du recueillement et ébahissement une nouvelle fois naïf devant tant de nationalités qui se croisent sous la triangulation magique du Chinois vénéré par feu notre président socialiste.

le tour du château médiéval achevé, la lecture attentive des quelques textes et photos de la si passionnante période de l'occupation scrupuleusement menée, j'ai laissé le plan, ma faim de belles et antiques toiles et mon ignorance guider mes pas entre les statues et les centaines d'Américains, Allemands et autres Japonais, sous les voûtes centenaires aux milliers de détails picturaux plus impressionnants les uns que les autres.

à la demoiselle de Milo j'ai adressé un clin d'oeil compatissant, entourée qu'elle était de ces dizaines de fans qui m'ont paru plus offensants que respectueux !

à la victoire ailée un soupir de condescendance, elle qui de ses ailes aurait pu alléger l'herculéen travail des employés de l'époque lorsqu'il fallut la hisser, la haler puis la remiser loin des furieuses lubies des envahisseurs teutons...

à Mona Lisa, enfin, j'ai accordé toute l'attention qu'elle mérite, osant quelques minutes seulement lui offrir le spectacle offensant de mon arrière un peu harassé par tant d'arpentage et louvoyage entre les groupes scolaires et les amoureux internationaux, pour scruter patiemment les Noces de Cana et remarquer quelques détails qui m'avaient échappés lors d'autres visites en ce lieu.

les rescapés du naufrage de La Méduse ont aussi capté le peu d'énergie optique qui me restait avant de reprendre le chemin de la gare où m'attendait le TGV des vacances, la pâleur du corps en premier plan et la douloureuse tristesse de l'homme qui le soutient - le père pleurant son fils ? - ont achevé de rendre mon hommage à la peinture délicieux.

et voilà c'était bien.

Merci à tous les artisans qui oeuvrent pour laisser Mona Lisa et ses camarades accessibles à tout ce public.

jeudi 7 mai 2009

pourquoi les oiseaux le matin alors que ?

et voilà, merci Za, grâce à toi et quelques signes qu'il est grand temps, me revoilà au bout de mon clavier pour autre chose que de la compta ou des courriers à la c...

Ouf, j'ai eu chaud, senti le vent de l'oubli me susurrer que ça y est c'en était fini de mes rêves d'écriture, la vraie vie n'attend pas et pourquoi tu perdrais ton temps à ces broutilles de pacotilles qui ne font avancer vers nulle part que ceux qui s'y attardent ?

et bien voilà, re-ouf, j'ai replongé aux délices de former des phrases dans ma tête le soir en m'endormant, la nuit en insomniant ou le matin avant d'attaquer une journée que je pressens pas terrible... ou que j'espère géniale.

en fait ça a commencé la semaine dernière, les derniers jours d'avril m'ont fait de grands gestes silencieux : ben alors, t'as pas mis le nez sur ton blog depuis le mois dernier, toi qui t'étais promis de ne pas laisser passer trente jours sans y jeter quelques paquets de mots ?

et puis mardi après-midi quelques dizaines de minutes d'attente dans la salle idoine d'un médecin hospitalier m'ont redonné le goût de croquer les gens, en pensée puis par encre sur papier... et c'est sorti le lendemain matin alors que j'attendais mon comptable pour clôturer l'exercice 2008 - bouh quelle vilaine activité un mercredi matin, je sais !
Je peaufinerai bientôt cette esquisse d'une réunion de femmes enceintes dans un prochain post, promis.

et puis hier le clou a été enfoncé par ma copine Za, donc, qui à l'annonce de mon prochain arrêt de travail m'a dit "ah, ben tu vas pouvoir te remettre à écrire, alors ?"... il fallait que quelqu'un me le dise, voilà, merci encore car sans elle j'en serais encore à noyer mes grmmbbll dans ma tisane sans m'apercevoir que ça me grignote le cerveau de laisser tous ces mots sans cadre...

ça et mon ado qui se permet un ou deux splif le samedi soir et ne saisit pas l'intérêt de bosser un peu au bahut en semaine, tous ces concepts et ces pensées se chamaillent dans mon crâne sans utilité... c'est décidé je vais mettre de l'ordre là-dedans...

... dans deux ou trois jours parce que là quand même il me reste quelques doses de boulot et de rendez-vous à écluser avant d'être tout à fait dispo.

Bien des bises et merci de me lire, j'attends le plaisir de vous en redonner très bientôt !

mercredi 8 avril 2009

Tristesse d'adieu

le temps est gris comme notre peine,
le ciel pleure avec nous des larmes amères
mêlées des cendres que le vent emmène
pour l'éternité demeurer en mer.

la baie s'est faite grognon pour t'accueillir
elle qui avait su te donner tous les bonheurs,
on dirait bien qu'elle aussi trouve que pour partir
tu aurais pu attendre une autre heure.

pourtant samedi dernier ce n'étaient que belles lumières,
après la longue pluie le soleil nous berçait tièdement
de promesses des délices qui viendraient au couchant
nous apprendre à y croire, à la fin de l'hiver !

sous les flots miroitants, une sirène t'attendait
elle a pour t'attirer conjugué ses talents,
et cette fois malgré tous ceux que tu laisserais,
tu lui as accordé ton souffle pour longtemps.

une pensée douloureuse accentue l'amertume :
tu dois avoir maintenant retrouvé sous l'écume
Loïc, Olivier, Gilles, Paul, Mike ou Gerry
et tous les autres marins comme toi trop tôt partis.

mardi 31 mars 2009

ce n'est qu'un aurevoir...

c'est juste un petit clin d'oeil à mars qui s'achève et nous promet de bien belles journées printanières à venir, qu'il a savamment préparées dans nos jardins et sur le bord de nos fenêtres tout au long de ses interminables semaines...

Y en a des qui disent que c'est trop long, un mois de 31 jours après un de 28, bon, peut-être, moi je trouve que c'est le plus beau, d'abord... mais bon, tout le monde peut pas être né en semaine 11, aussi...

alors donc c'est un petit hommage à mon mois préféré, une invitation à réussir encore mieux celui de l'an prochain puisque cette année avec le maudit soleil de printemps j'ai réussi à passer tous les beaux jours soit vautrée dans mon canapé à essayer de respirer sans tousser, soit scotchée à mon écran pour rattraper le retard pris en ces sus-nommées séances de coma rhyno-pharyngique.

donc bienvenue à avril et ses nombreux fils, et vive le printemps, les primevères et tous les animaux qui honorent mes matins depuis qu'il fait clair à 7h...

et plein de bises et bon courage à tous ceux qui s'arrachent pour ne pas sombrer.

lundi 16 mars 2009

bon d'accord, juste un petit !

juste parce que j'ai trouvé ça bien, beau et plaisant à lire et parcourir.

et aussi parce que je voulais rajouter ce site dans ma liste de favoris... enfin vous savez, la case en bas à droite, là...

et puis parce que vous me manquiez un peu, en fait, et que mon tout petit a les oreilles encore bien trop minuscules pour écouter ce genre de prose.

Donc, merci à l'auteur, aux auteurs, de m'avoir éclairée sur ces différents aspects de la vie du Français moyen, d'hier et d'aujourd'hui. Pour celui de demain, c'est ici et cette fois c'est moi qui cause.

en vous souhaitant bonnes lectures, douces pensées et merveilleuses actions à suivre...

mardi 3 mars 2009

en fait j'ai plus envie

Bon ben voilà, ça devait arriver un jour ou l'autre, j'ai plus envie de vous écrire, ou du moins pas publiquement, sans retour, sans espoir d'être lue...

Alors voilà, j'arrête.

Merci quand même d'être venus, pas très nombreux, me dire que vous aimiez bien ce que je fais. Pour ceux que ça chagrine, ne vous tracassez pas, je continuerai, mais pour moi-même, mes proches, ou ceux qui un jour découvriront mon lancinant penchant pour l'écriture sans queue ni tête.

A un autre jour alors, vivez bien !

mercredi 25 février 2009

oups, j'ai eu un blanc !

Coucou bonsoir,

Bon, d'accord, c'est pas sérieux, pas sympa, comme vous voudrez... toutes mezexcuses mais je n'avais ni l'envie ni le temps, voilà.

en fait j'avais surtout tout un tas de belles choses à me mettre sous les yeux plutôt que d'essayer de pianoter pour vous en soumettre :
- je viens de finir Zoli de Colum McCann, j'en ai encore les larmes aux yeux,
- avant c'était "Le Portrait" de Pierre Assouline (ou comment tout comprendre de la dynastie de Rothschild sans se fâcher)
- en même temps, pour ne pas dépérir d'ennui (ou de dégoût), je me suis délecté de Milena Agus et son Mal de pierres,
- sans oublier le toujours formidable François Vallejo avec sa magnifique Madame Angeloso,
- et quoi d'autre encore ?...

euh... maintenant je suis plongée dans le 1er Rabbit de John Updike, mais comme je sens que je vais me faire happer je vous accorde quelques instants histoire de détromper les ceux qui croiraient s'être - enfin ? - débarassés de moi.

bon sinon j'étais triste de ne plus trouver ma muse Marie-Georges dans le paysage, mais je suis rassurée depuis quelques jours, j'ai vu qu'elle est reviendue, ouf. Bon elle a pris un coup de froid, ou de vieux, ou de blues, mais c'est quand même bon de la savoir guérie de son renoncement à blogger.

Aussi, je suis un peu déçue par les posts de Vincent Josse qui a bien perdu en quelques mois, je lui trouve un air de parisien qui se contemple et ça me déplaît. en plus je trouve carrément nulle cette photo de pub qu'il a mise aujourd'hui, bon d'accord ça fait du bien de voir un beau mec à poil mais pourquoi faut-il que ce soit pour vendre du parfum ? on aurait pas pu éviter ça, même si nous semblons partager le même goût pour la gente masculine, hein ?

L'autre jour j'ai re-tenté mon coup une troisième fois pour être jury du Livre Inter, des fois que cette année ils aient idée de me confier le dur labeur de lire 10 bouquins et dire ce que j'en pense en quelques semaines seulement (déjà que j'arrive pas à tenir la cadence boulot-maison--lectures-scribouilleries-blog, va falloir vous y faire, ça ne va pas s'arranger avant la St Glingin).

Mais du coup avec cette histoire de photo je vais me sentir bizarre si je reçois le coup de fil fatidique "bonjour, c'est Eva Betan, de France Inter, vous avez postulé..." hum, et on pourrait avoir les yeux bandés ou éviter de croiser le Monsieur quand on viendra à la Maison Ronde ?

bon d'accord, j'arrête, de toute façon je vais peut-être avoir mieux à faire que prendre un train pour Paris, au mois de mai, donc basta, j'arrête de me prendre le chou.

Alors donc, c'était pour vous souhaiter un bon mois de février avant qu'il se termine, et puis je crois bien que la suite sera sur mon enfant avenir, à vous de trouver !!

Bien des bises et merci encore de ne pas m'en vouloir !

jeudi 29 janvier 2009

bon d'accord, bloavez mad alors !

c'est vrai, quoi, on peut même plus laisser tout le mois de janvier passer et s'y coller tranquillement le dernier jour, pour lancer ses voeux bloguistiques ?

non parce qu'apparemment c'est même pas passé inaperçu que je faisais la silencieuse obtue du fond de mon marécage breton ?!!

pourtant j'étais assez contente de moi jusqu'à ce matin, personne ne semblait avoir remarqué que je n'y étais pour personne, même pas une petite note vite fait en passant...

c'est que je fais dans l'hyperactivité, moi madame, en ce moment j'en suis à me demander si ce n'est pas pathologique, en fait !

bon bref, je n'ai pas eu le temps, pas pris l'envie à bras le corps, parce que j'ai des soucis :
- d'argent qui n'est pas là,
- d'ado qui ne travaille pas,
- de teen-ager qui souffre des genoux parce qu'il a eu l'idée de prendre 10cm en 8 mois l'an dernier,
- de mari qui concourt pour le titre d'artisan le plus débordé de sa confrérie,
- de grand-mère quasi-centenaire qui ne demande qu'à raconter ses histoires de WW2...

...et tout ce qui va avec, autour et dedans...

pfffh, m'en parlez pas.

Sinon j'ai lu ça qui m'a fait un bien fou, même si c'est déprimant... en fait j'étais sûre que seuls les enfants savent mais maintenant je sais aussi que je ne suis pas seule à le savoir - que les enfants ...!!

enfin bon vous voyez un peu dans quel état j'erre, proche de l'Alaska par ses aspects désertiques de grande solitude morale, mais assez semblable aussi à l'asphalte de Broadway un soir de gala (pour le monde qui y passe)... enfin bref, je ne sais plus tourner mes phrases ni mettre les mots dans le bon sens donc je vais me coucher, na !

sinon, bonne année quand même !

jeudi 25 décembre 2008

NEDELEG GLAOUEN !!

et Joyeux Noël aux non-bretonnants, ils l'ont bien mérité aussi...

Ici c'est délices montagnards et joies de la glisse au soleil, j'espère que pour vous tous aussi !!

bien des bises et tous mes voeux de douceurs et merveilles post-, inter- et pré-réveillonnesques.

vendredi 12 décembre 2008

appel pour le livre

c'est que vous pourrez lire puis signer l'appel pour le livre...

Merci d'avance, pour la littérature, la liberté et tout ce qui va avec : la vie.

jeudi 11 décembre 2008

c'est déjà jeudi !

je suis verte, déconfite et pas fière de moi du tout : hier j'ai dit à ma blogueuse préférée que je raconterai la suite de mon épopée lutécienne, j'envisageais même d'y passer une partie de la soirée, après avoir assouvi tous les désirs de ma maisonnée - bien que je les dresse régulièrement à l'autonomie, ils ont une fâcheuse tendance à la dépendance maternelle autant que conjugale !

me voici donc à reprendre le fil un jeudi soir, ce qui ne cadre pas du tout avec mes projets de voir enfin "Lost in Translation" que j'ai déjà raté en vrai les semaines qui ont suivi sa sortie.

Ah oui, j'avais oublié de vous dire que je suis allergique au petit écran, ça me donne à la fois des rougeurs très vilaines sur le visage et des crampes dans l'arrière-train qui ne s'estompent qu'après moult massages appropriés - mon prince charmant étant régulièrement absent, je n'ose plus m'aventurer seule face aux méfaits cathodiques.

Mais ce soir, pour connaître enfin ce chef d'oeuvre, parce que je tiens Sofia Coppola en haute estime et que j'ai savouré Bill Murray dans Broken Flowers de Jarmusch (rôle de looser qui part à la recherche de son enfant en rendant visite à ses anciennes amours...)... je vais faire un effort !

et il va bientôt être l'heure, donc désolée... mais ce sera pour un autre fois, les histoires de Tour bleutée et de tapis rouges ...

lundi 8 décembre 2008

mon week-end de Bécassine

bon, alors y en a qui ont dit qu'on pourrait en faire un post, de cette escapade à la capitale, donc voilà, c'est un bout de ce que j'en ai retenu... mais pour faire vite alors, parce que c'est pas le tout mais la compta n'attend pas...

donc il y a d'abord eu le train. Non, avant encore, la veille, la préparation du départ - et oui, même pour une absence de deux jours, il y a des êtres, des objets et des actes qui réclament mon attention, ma concentration et mon énergie. et donc voilà ce que ça a donné dans ce wagon de 2nde classe, direction Paris :

OK, c’est bon, c’est reparti, mon bel ibook a repris ses couleurs, une petite cure d’énergie en câble et le revoilà paré à me soutenir, me supporter plus exactement…

Il m’aura quand même fait une belle frayeur en refusant de s’allumer au beau milieu d’un jour où l’inspiration se faisait pressante, hallucinante presque par sa prégnance et son insistance à me harceler de mots, d’idées, de situations qu’il faudra maintenant retrouver aux tréfonds de mes neurones un peu ensevelies à présent sous d’autres couches de pensées et lectures.

Et je ne parle pas des nuits, moments fugaces et pourtant bien longs, où les phrases ont surgi une à une, les mots s’alignaient, je les tapais en pensée et les relisais pour tenter de les apprendre, empoignée que j’étais par cette flemme terrible de m’extirper de la chaleur douce de la couette pour coucher encre sur papier…

Il me faudra dire ainsi, en désordre ou comme ça me revient :
Les couleurs des arbres et du ciel en roulant dans la campagne après l’averse d’automne : les nuages coléreux froncent les sourcils et donnent aux chênes une lumière presque frémissante de hargne, on dirait les verts prêts à prendre les armes pour combattre ces gris-noir massifs qui n’en finissent pas de se disputer avec les rayons pour accaparer la meilleure place dans le tableau. Lumière, ombres, palette d’artiste énervé, j’ai ressenti Gauguin à Tahiti sous les palétuviers, Cézanne au cœur de sa carrière, Picasso à Guernica.

Mais aussi ma copine peintre au bord de la rivière, reprenant le spectacle des pontons ostréicoles multicolores au-delà des feuillages d’hortensias de son jardin.

Et encore ce pote photographe et ses coquelicots semés au hasard d’une dune cost-armoricaine… et bien d’autres artistes, musiciens, sculpteurs ou écrivains, qui chacun à sa guise a retranscrit la beauté sauvage d’une nature toujours merveilleuse.

Puis, ce matin, au détour de la route, le lever du soleil à travers le brouillard… une magie de rouge embrumé, de filets de brume harponnés par un disque en feu qu’on dirait à peine sorti d’une forge.
Devant cette féerie, je coupe le moteur, quelques oiseaux percent le silence, je me laisse happer par l’atmosphère fantastique qui se dégage de l’instant. Dans quelques secondes tout aura disparu, le soleil ne se laissera plus observer en son plein cœur, la grande ligne droite sera percée de deux billes blanches qui grossissent, comme un vaisseau qui atterrirait, venu de nulle part, au milieu de ce halo incandescent, pour nous apporter la réponse ultime à toutes nos interrogations.

Le temps que je savoure cette jouissance douce et rare, la voiture s’est avancée rapidement et passe devant moi, la brume est déjà différente, le soleil plus brillant, mon train part dans dix minutes, je ne peux m’attarder davantage.

À présent nous roulons à travers un autre brouillard, le disque solaire est aveuglant à travers ces limbes, les arbres que j’aperçois sont d’étranges statues, tout est gris et blanc, une autre beauté s’offre à moi.
J’aime cette sensation de vitesse sur les rails, les bosquets et les habitations qui défilent comme irréels, un décor en carton pâte qu’on aurait disposé au fur et à mesure de l’avancée du train et qui ne serait là que pour moi, pour me permettre de laisser surgir dans mon esprit et sur le clavier l’histoire qui n’attend que moi, qui ne peut prendre vie qu’à travers moi.

Pourquoi, pour qui, peu importe, j’ai l’intime conviction (prémonition ?) qu’il faut laisser les mots prendre ainsi possession de mon cerveau pour engendrer ce qui va suivre.

Peu après cette introduction, un interlude s'offrit à moi :


Elle s'était assise sur le siège en velours rayé de gris et bleu, fébrile, comme essoufflée par une course soudaine, ou était-ce l'émotion de sa fuite impromptue.

Comme je prenais mon temps pour ranger sac à doc et mallette sur les étagères surplombant nos sièges, elle sembla s'impatienter, puis se reprit. J'interprétai ce semblant d'énervement comme le prélude à un voyage ennuyeux aux côtés d'une midinette agaçante.

Une fois assises côte à côte, ayant échangé à peine un regard, nos existences reprirent le cours parallèle qu'elles avaient suivi jusqu'alors, dans l'ignorance totale l'une de l'autre.
Son parfum me parvenait pourtant, doux ensemble capiteux que mes piètres connaissances en la matière ne m'aidèrent pas à reconnaître.

Le paysage boisé défilait déjà à mes côtés, une petite fille tout droit sortie de "La Petite Maison dans la Prairie" nous prouvait que les lois de l'ère du jeu vidéo priment sur celles du respect des voyageurs.
Je réprimai mon envie de lui demander de couper le son de sa console en farfouillant dans mon sac - ouf, Thérèse Raquin saurait certainement me sortir l'esprit de cet espace décidément trop confiné.

Elle s'était endormie au bout de quelques kilomètres, rattrapée brutalement par la baisse de pression dès les premiers tours de roue.
L'angoisse d'être happée de nouveau par l'enfer quelle venait de quitter desserrait peu à peu son étreinte. Quelques bouffées de stress la saisirent encore, des visions de cette matinée si violente lui revenaient à l'esprit, tordant son ventre au passage des spasmes qui l'avaient tenue éveillée une bonne partie de la nuit.

Son dernier rêve la reprit brutalement - déjà assoupie ou sur le point de l'être, elle gémit faiblement et sa main pâle se crispa sur le sac qu'elle tenait serré sur ses genoux.

L'étau se refermait lentement, comprimant son abdomen dans une douleur effroyable, écrasant ses poumons, l'obligeant à un effort surhumain pour aspirer un faible filet d'air...

Elle sursauta soudain, respirant par à-coups pour reprendre son souffle. Ses yeux bleus verts s'ouvrirent, noyés de larmes, pour un appel silencieux à ma compassion...

Je lui souris doucement en murmurant :
- c'était un rêve, tout va bien !
Elle mit quelques bribes de seconde à reprendre goût à la réalité :

- Merci, je vous prie de m'excuser, je vous ai dérangée ?

- Ne vous inquiétez pas, ma lecture est assez fastidieuse, merci à vous de m'en avoir sortie !" osai-je, blasphémant honteusement devant l'oeuvre de mon auteur fétiche.
Elle soupira, sortit un paquet de mouchoirs jetables de son sac et s'essuya rapidement les yeux.
Son envie de se confier débordait d'elle comme un gros chagrin d'enfant. Son effort pour se contenir et refouler ses larmes m'emplit de pitié :
- Vous voulez qu'on aille prendre un café ?

- Non merci... vous êtes bien aimable...
Elle eut à peine le temps de prononcer un faible "ça va aller" avant de se lever soudainement en direction des toilettes.
Sa démarche un peu tremblante m'évoqua l'image d'une jeune biche aux abois à la fin d'une cruelle chasse à courre.


En relisant ces notes prises après l'arrêt où elle est descendue, je réalise enfin que celle que j'avais prise pour une femme maltraitée fuyant son enfer de foyer n'était en réalité que la première victime de cette gastro dont m'avait prévenue mes amies avant mon départ, que je ramenais bien évidemment dimanche soir dans mes bagages pour contaminer ma famille restée bien à l'abri des microbes parisiens...

voilà, pour l'instant c'est tout, compta et boulot de garde-malades oblige !!!

comme un lundi - le premier ?

bon ça vient en vrac mais trop c'est trop, alors j'en laisse un peu s'écouler ici de ce trop-plein qui déborde et envahit mon esprit et me berce et me ballotte depuis trop longtemps. Le catalyseur est , formidable coup de gueule d'une écrivain que j'ai découverte après coup, enfin après lecture, mais c'est vrai que ça m'a fait un coup, cette lecture, car elle exprime exactement ce que je pressens, ressens et redoute depuis tant d'années, devant la froideur, l'indifférence et la mocheté de tout ce qui m'entoure constamment... Même si je suis capable de discerner le vrai du faux - sauf en littérature ou en relations humaines, je suis beaucoup moins perspicace - dans ce monde, il y a comme un décalage qui s'est peu à peu transformé en gouffre et je tremble et j'en maudis la terre entière tellement j'ai peur de ce qui va se produire si on n'arrive pas à se secouer VRAIMENT. Bon, reprenons : c'est arrivé ce matin, après cette pause qui n'en était pas non plus une puisque je venais tout juste d'allumer ma bécane, 8h25, je me suis dit pendant le démarrage que j'étais quand même gonflée de commencer ma journée si tard ... habituellement c'est plutôt 7h15, mais là mon fiston m'avait fait le coup du thermomètre sur le radiateur à 6h55 donc j'ai pris le temps de m'en occuper avant de songer à ce début de semaine ... qui n'est en fait que le prolongement d'un bon gros week-end de travail... mais ça c'est une autre histoire. Donc, j'avais quand même pris le temps de parcourir le discours de mon héros de l'année, Monsieur JMG Le Clézio, qui est allé à Stockholm hier recevoir son prix Nobel et nous a enchanté de sa prose pour nous expliquer pourquoi il écrit et pourquoi il faut sauver la littérature et le langage et toutes ces belles choses qui font qu'on est bien sur terre - enfin certains d'entre nous... J'ai bien compris tout ça, bien aimé aussi, mais ça me donne toujours comme un arrière-goût amer de favorisée qui me culpabilise... ouhlala c'est compliqué je m'égare et batifole dans le pré de mes pensées sans égard pour vous pauvres lecteurs - si j'ose espérer que vous soyez plus d'un(e) ! donc je reviens à ce qui m'a réveillée et même comme décoiffée après le brushing du début de semaine, cette belle envolée de colère mêlée à tout un tas de détails historiques immondes bien que réalistes qui donnent des frissons et toute une ribambelle de sueurs froides quand on s'imprègne du sens réel de ces paroles : Merci Mme Anne-Marie GARAT d'avoir écrit ce que j'ai lu avec délices et effroi ce matin, et tout le reste présenté sur votre blog, promis demain je cours à la Fnac ou tout à l'heure sur Amazon ou bien j'en parle à ma libraire dès qu'elle aura rouvert - pour les prochaines vacances qui ramènent les parisiens cultivés parmi nous... beurk, dire qu'il faut les remercier pour ça aussi !!! bon trêve de commentaires oiseux, je veux réagir et je suis comme la dernière personne à commenter ce post du blog de Martine LAVAL : je fais ce que je peux à mon niveau, avec mes petites actions de membre d'une association qui aide un peu au développement des relations humaines dans mon village, à l'ouverture des esprits enfantins autant que parentaux à ce monde si beau qui est devenu si moche par endroits et pour certains... pour beaucoup... pour trop de gens exclus, privés, spolliés ... Je fais quelques gestes pour les défenseurs d'idées que je trouve primordiales, comme ici ou , c'est peu mais c'est le petit boulot de fourmi qui fera la grande rivière... euh... enfin vous m'avez comprise ! et puis j'ai des lectures intéressantes, édifiantes, récréatives ou même hautement instructives... enfin bref, de quoi me changer les idées sans oublier ma mission, celle que j'ai acceptée il y a longtemps déjà, quand je militais pour ATD Quart-Monde à la sortie de la messe après avoir convaincu mes "camarades de collège" comme disait ma mère - un peu réac - d'acheter mes paniers en patchwork style Hollie Hobby et les cartes postales fabriquées en papyrus de Thaïlande - ramenées de son dernier voyage par la mère de la présidente de notre association de jeunes filles rangées (si tôt !) parmi les imitations bon marché de sacs aux V enlacés et les foulards en soie qui rappellent étrangement le rang de perles qui va avec... bref, je sais juste maintenant qu'à défaut de changer le monde je peux au moins essayer de ne pas changer moi, mais par contre passer en mode "action" serait du meilleur effet pour ma déculpabilisation. Donc j'écris ici, ce soir, pour dire tout le mal que je pense de notre société occidentale en général et de notre démocratie française en particulier... et j'en reviens à l'essentiel : on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas, ni même qu'on ne l'avait pas souhaité, puisqu'on ne fait rien pour l'empêcher non plus. Voilà, je suis à court et obligée d'aller gagner ma croute en alignant quelques chiffres dans un tableur, mais je n'en resterai pas là, et espère vivement que quelqu'un (plusieurs ?) réagira à ces mots pour soutenir mon propos et qu'ensemble nous pourrons y faire quelque chose... ??? A suivre !

vendredi 28 novembre 2008

soir d'automne

ce soir en rentrant du boulot les champs avaient comme des cheveux blancs très fins bien peignés à l'horizontale comme pour souligner les couleurs turneriennes du ciel en partance vers le repos vespéral.

c'était un coucher vaporeux, ouaté à souhait, seuls les bas-côtés boueux rappelaient le misérable début de cette journée de novembre.

on aurait dit une photo prise quelque part en Irlande, ou au Pays de Galles, je me suis crue revenue aux temps ancestraux où les korrigans n'hésitaient pas à sortir à la nuit tombante pour profiter des dernières lueurs et remplir leurs poches de baies de sureaux et autres cotylédons nourriciers.

j'ai maudit le vrombissement du moteur qui me propulsait vers mon nid douillet, sûre de son efficacité à dissuader les créatures du monde parallèle de sortir une moustache de leur abri.
Une fois garée ma carriole bruyante, refermée doucement l'opercule qui m'y tenait calfeutrée, j'ai tenté une station silencieuse aux abords de mon pré pour en surprendre un ou une...
Las, le soleil avait achevé d'embraser les cieux, l'orée de la forêt s'était faite ténébreuse et il ne me resta plus qu'à actionner le loquet de ma demeure pour y trouver consolation en allumant une belle flambée...