vendredi 20 mars 2020

20.03.2020 – au réveil, après la colère



Alors voilà, je reprends le fil parce que si je continue je vais me perdre totalement.

Désolée les gens qui m’aiment pour mes coups de gueule, je vais la fermer vraiment pour pouvoir boucler l’histoire de Maouezig, Loeiza et leurs chemins trinitains.

Basta les posts les comms et les likes, hier j’ai dérapé à nouveau et la nature au réveil m’a conseillé de ne plus me laisser attraper.

je relis Power Path de mars et j'y trouve ça :


March 16-23:We enter into a time of action and a preview of an inspired innovative energy that will be more available to us at the end of this year. We may get to feel what its like to be free, provided we have used good discernment and have managed to eliminate some of the patterns and beliefs that have kept us imprisoned in our own suffering.
This is a good time to actually take action on some of the choices you have made over the past couple of weeks. Your determination may be challenged but courage and optimism can support you in sticking to your truth. Increase your physical activity during this time but pace yourself in how you move projects and physical tasks along.
 
 

Les ondes sont à l’électrique de cette dernière tranche de mois bizarre.
mars c’est mon mois depuis cinquante et un ans, plus de quatre décennies que je le dis, va falloir que je m’y fasse. 
Je sais, Mars c’est aussi le dieu de la guerre, et j’habite un hameau qui en breton signifie «la bataille »… il y a plein de synchronicités dans ma vie, j’aime les apercevoir au détour d’une lecture, d’un ressenti ou d’une belle journée de printemps comme celle qui est en train de naître.
Mais là mon combat n’est pas sur la place publique, il est plus je crois à essayer d’ordonner notes, cahiers et feuillets pour en faire un ouvrage digne d’être présenté à un éditeur.
Je vous pose ça là, les gens, et je me remets à la poésie tous les jours maintenant.
Prenez soin de vous, ne lâchez rien, et tout ira bien !

mercredi 18 mars 2020

18.03.2020 - journal officiel et compagnie

Je suis  passée de l’arpentage d’archives départementales à pistage d’infos sur site préfectoral ou étatique.
Au lieu de divaguer parmi les traces de vie de mes aïeules, de table décennale en arbre généalogique, j’erre maintenant d’un arrêté à un décret, d’une étude épidémiologique à une circulaire… et j’hallucine !
Il y a de tout dans la vie, mais là je m’égare dans les méandres des décisions gouvernementales ubuesques. De l’autorisation de mise sur le marché de semences agricoles (ouhlala 37% des maïs viennent de chez Monsanto, 28% seulement de France, les 72% restants étant partagés entre USA donc, Allemagne et Suisse !)… aux nominations à des postes divers et variés de l’administration, du gouvernement  ou de l’armée… ça  fait un paquet de circonvolution dont le citoyen de base n’a pas idée.
À part la nomination d’un poète au titre de « conseiller technique discours » du cabinet du premier ministre, j’ai pas vu beaucoup d’infos réjouissantes parmi toutes les décisions actées ces derniers jours. Ces listes d’arrêtés, décrets et règlements me donnent le tournis en fait.

Et  pourtant la vie la vraie continue ses envolées lyriques ou se raclements de basse fosse.
Et les oiseaux commencent à chanter comme tous les matins. Mais comment fait donc la Nature qui n’a à ma connaissance pas besoin d’un parlement ou d’un greffier pour reproduire et améliorer sans relâche les mécanismes savants de toutes ses beautés ? Les hommes ne peuvent-ils pas juste s’asseoir et regarder, comme les Indiens d’Amérique (Nord et Sud) ou les aborigènes australiens ?
S’asseoir et regarder.
Regarder et se taire. Laisser l’air et la lumière guider leurs sens, apaiser leurs colères et soigner leurs désirs perdus.
Contempler et faire un, particule et maillon d’une chaîne infinie d’unité magnifique.
Au lieu de bétonner, arracher et  souiller.

Allez, je retourne en  chemin creux trinitain, entre les murets de mon enfance et les aubépines en  fleurs.  Ma grand-mère m’appelle sur le chemin des douaniers, où la lumière est belle au lever sur le chenal, chatoie sur les façades encore alanguies des villas et reflète sur la mer toute la beauté du ciel.
Cette puissance de calme et de tranquillité après les tempêtes et les déluges de l’hiver apaise mes angoisses, ressource les lueurs d’espoir semées en contrejour du monde.
La chance d’être ici, patiemment assise au creux d’un rocher ancestral ou sur les marches de Ti-Guard, marchant d’un pas vif ou contemplant la baie, le bonheur d’être en vie, les vagues de ressentis, d’émotions et d’envies me soulèvent d’une profonde gratitude.
Mais quand même Manu, Ed et les autres, vous avez pas l’impression de rétropédaler les mecs ??

mardi 17 mars 2020

réveil post-discours présidentiel - le chef des armées a parlé


Nous sommes en guerre. Il l’a dit combien de fois ? Et ça veut dire quoi ? l’armée dans la rue ? les blindés, les treillis ?
Cette nuit à 4h33 mon petit garçon fait un cauchemar et je réalise toute la rhétorique employée hier soir par le président.
L’horrible impression d’assister depuis toujours à une représentation morbide.
De noter depuis toujours ce qui nous prépare au pire. Toute ma vie, pour toujours.
Gamberger écrire sourire, toujours éviter le pire, mais combien de temps ?
Je m’en veux et je m’en fous
Toutes ces tentatives ces soupirs, pour qui pour quoi cela n’a plus d’intérêt.
Il faut dire, lire, vivre
Gabriel Garcia Marquez a raison, rien n’est plus beau que raconter
Milan Kundera l’a dit, l’homme est insoutenablement léger.
Et tous les auteurs, toutes les écrivaines, nous l’ont susurré, hurlé démontré, rien ne vaut les mots pour mettre monde nos plus sombres attraits.
Je pleure et je ris de ce désarroi, enfin la lumière sur toute cette colère
Une jonchée de fleurs sur un sol en ruines
Nos rues nos allées parsemées des confettis de carnavals passés, de fêtes avortées, des mille et uns destins happés, balayés d’une main.
Si demain tu pars, tout seul au combat, je m’en voudrais je crois de ne pas t’avoir fait l’amour, lentement et en silence, encore une fois et pour toujours…
5h06, 17.03.2020, dernière nuit avant le couvre-feu ?

Et puis, renonçant à lutter face à la lucidité qui me tient à présent bien éveillée, je visionne le  ministre de l’intérieur parlant après le président, et je comprends. C’est vraiment la guerre.