mercredi 26 mars 2008

et le temps...

pfffh... je sais, le temps qui passe, les gouttes de pluie qui tombent puis s'évaporent et laissent doucement s'éteindre les primevères sur le balcon, la couleur du ciel, plombé, sa froideur, glacée, l'odeur de l'herbe fraîchement coupée dans le jardin voisin, et les minutes, toutes ces centaines de secondes qui se sont accumulées entre vie et rêves.

Bon, faudrait pas non plus se camoufler serré derrière toutes ces excuses, il vaudrait mieux accepter tout de suite de reconnaître que c'est une flemme aigüe qui motive ces non-actions, que c'est une lâcheté de couarde qui me tient aux flancs et ne me lâchera pas avant... la retraite ? l'autonomie des enfants ? la débâcle physique de notre beau couple ?...

Que de faux semblants, quelle montagne d'inepties !

J'ai lu Gavalda dans le Elle du 10 mars, chez le psy cet après-m, en attendant que mon pré-ado démêle la pelote de crin de ses difficultés relationnelles avec ses congénères. Bon, c'est pas qu'on s'ennuie mais je préfère ses bouquins. Et j'aimerais être cette écrivain qui ne prend pas de pincettes pour se comparer à Sagan et assume totalement d'avoir créé des vies sur papier... ou bien c'est la journaliste qui aimerait que ?
A lire Greisalmer dans Le Monde on pourrait penser que c'est plutôt une dérobade, mais comme je la comprends, cette femme qui ne veut pas être sur le devant de la scène et considère l'existence de ces personnages plus intéressante que la sienne !

Ce qui me rappelle que parmi les prétextes fallacieux qui me retiennent de me plonger dans l'écriture, il y a celui, ultime et prépondérant, du désir de rester anonyme : comment faire si jamais mes écrits plaisent et laissent transparaître des sentiments que j'aimerais garder pour toujours à moi toute seule et perpétuellement cachés aux intéressés ?

Prendre un pseudo ? Ne pas chercher à publier ?

J'ai choisi de ne pas m'y mettre, comme ça je passe à côté de tous ces questionnements et ouf je peux aller chercher mon pain tranquille sans redouter de croiser belle-maman qui en a pris une claque dans le chapitre V.

Bon, comme on dit, tout ça n'est que verbiage et .. je ne retrouve pas la citation, celle qui dit que l'écrivain invente les vies qu'il aimerait vivre, ou celle que j'aimerais faire mienne, qui raconte comme Khalil Gibran dans "Le Prophète"que les personnages que j'invente ne m'appartiennent pas, comme mes enfants, mais qu'ils me font devenir auteur, comme mes garçons me façonnent mère.

Pfffhhh... ce qui ne fait pas pousser mes carottes ni planter mes groseilliers...
et encore moins tourner les pages virtuelles du roman que j'ai en tête.

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