lundi 24 mai 2021

le souffle de Pentecôte - l'esprit de Joseph

 

24.05.21 – En vrac

C’est le troisième mois qui s’ouvre se referme sans Joseph-Baptiste respirant quelque part le même air que nous.

Je ne peux pas le dire sur FB car pas légitime et trop honteuse d’étaler des sentiments alors que sa chérie d’amour Krystel, son tendre Pok Pok et des centaines d’autres personnes plus proches de lui pleurent sûrement aussi dans leur solitude amère.

Et pourtant. J’aurais tant à dire à me plaindre de ce manque immense, cet insondable gouffre où tombent les mots qu’il n’entendra pas.

Ou bien si justement, puisqu’il il est là-bas de l’autre côté, en trois mois il a dû s’habituer, tout du moins commencer peut-être, à jeter un œil une oreille sur ce qui se passe ici-bas.

bonsoir Joseph-Baptiste

Ben c’est pas glorieux, j’avoue, le monde va mal et on a pas trop de Cécile Coulon, Lisette Lombé, Jean d’Amérique et tous les autres – et Falmarès bien sûr, et les Mandart et tous les Gaspard Norrito et les Marie Cosnay et tant de belles personnes - pour tenter de pallier ton absence, cimenter les fêlures et colmater les brèches de nos sales tristesses.

Mais quand même, p***, tu manques !

J’aurais aimé que tu m’expliques Thierry Metz, cet homme qui penche et finit par tomber, quel sombre moment.

J’aurais aimé te croiser à la librairie "à la ligne" nouvellement ouverte et te faisant tellement honneur !

J’aurais voulu t’entendre à St Malo, à Ernée ou Laval, te donner à lire quelques lignes aussi, en écrire d’autres encore en te sachant souriant quelque part, à l’autre bout.

 Et les murmures de l’enfance, les échos de la vie d’avant, les promesses de calme et de quiétude sous les frondaisons estivales m’apaisent un peu. https://danslalumiererevenue.wordpress.com/2021/05/21/dissection-7-ailes-transparentes-dinsectes-enfance-revee/?fbclid=IwAR26qqxjtmu_8JxBY6FDttVhWttYQdQpGLlnPC6C1jxDw1DVxHO7lsiYMkM

 
merci également Les étonnants voyageurs pour tous les mots les regards et l'horizon dégagé de nos attentes, de nos futurs
https://www.facebook.com/search/top?q=etonnants%20voyageurs%202021
 
merci Cécile Coulon pour "le roi..." et autres déchirantes ouvertures sur l'ailleurs
 
merci Lisette Lombé pour "brûler..." https://www.youtube.com/watch?v=98O66VV0fS4 et la découverte de "Speak white" https://www.youtube.com/watch?v=sCBCy8OXp7I&t=4s
 
et après, Adieu les cons - d'où je ressors rincée, la seule à avoir applaudi et pleuré en même temps je crois.
heureuse de ne pas avoir regardé l'ITW avant : https://www.youtube.com/watch?v=Lr5jJGvkJHo , ça spoile grave – bouche-toi les oreilles entre 3:55 et 4:05
 
et enfin, les rappels d'une baie qu'on croyait disparue à jamais. SWB, Mayereau for ever - berceau de mon aîné, aujourd'hui bac +2, fierté et quiétude. https://www.facebook.com/100008869510802/videos/2583737988598493
 
allez, demain reprise, dormez-bien 



mercredi 19 mai 2021

Souvenir de St Malo - puisqu'on ne peut pas y être

 

Peut être une image de texte qui dit ’FESTIVAL GRATUIT ENLIGNE EN En direct de Saint-Malo etonnants-voyageurs.com SAINT-MALO Etonnants Voyageurs ULIVRE DUFILM FESTIVAL NTERNATIONAL 22/23/24 mai 2021 Coutbel’


Hôtel France et Continental – St Malo, le 15 juillet 2006

 Charme désuet et rappel de temps anciens, détails lourds de présence passée, ensemble majestueux autant que raffiné… dommage que l’élégance du bâtiment soit encadrée des vulgarités commerciales environnantes, il eut été plus agréable à l’œil et au cœur que l’accès à ce magnifique hôtel fût aussi charmant que son intérieur.

Les relents de cuisine bon marché et les brouhahas des crêperies et autres « moules-frites » qui jalonnent le pavé malouin jusqu’en cet endroit magique m’avaient presque dissuadée de mener plus avant ma pérégrination sur les traces de Cartier et Surcouf… mais là, au détour de la placette où jonglent troubadours et portraitistes, au son d’un flûtiau et d’une mandoline, l’entrée par les grilles forgées efface comme par magie la pénible sensation d’errer dans un Disneyland bretonnant.

Ici, on pénètre tout d’abord en croyant entendre l’écho d’une calèche claquant du sabot de ses chevaux sur le pavé luisant… les portes de l’hôtel s’ouvrent à peine qu’on est déjà transporté au siècle d’avant celui qu’on a « enterré » récemment : « dans cette maison, le 4 septembre 1768, naquit Chateaubriand ».

Suit alors une foultitude de pensées, idées, souvenirs ou sentiments de « déjà-vu » qui nous propulsent à l’intérieur même de ces photos jaunies qui ornent les murs de la véranda d’accueil : on croit entendre les rires des dames en crinolines qui bavardent à l’ombre des platanes – ou étaient-ce des tilleuls ? – qui ombrageaient alors la terrasse du restaurant de l’hôtel. Quelques messieurs en canotier et costume sombre discutent âprement près du kiosque, on distingue en arrière-plan la mer et les parois abruptes de la fortification…

En grimpant le large escalier qui mène aux chambres, on perçoit en empoignant la rampe l’énergie dépensée par les milliers de mains qui ont eu le même geste depuis tant de décennies. Sur le palier, les lattes du parquet grincent sous l’épais tapis, on croit avoir déjà eu à l’oreille ce bruit qui porte en lui tant d’heures d’effort, végétal pour l’arbre dont est issu ce bois, humain pour les bûcherons, menuisiers, grooms et femmes de chambre qui l’ont fabriqué ou emprunté pour gagner le pain de leur vie. Les milliers de pas qu’ont amortis ces fibres ingénieusement mises en œuvre et patiemment entretenues font écho aux miens, que j’essaie de faire les plus légers possible en hommage à ceux et celles qui ont ainsi donné à l’ensemble de cet ouvrage patine et souvenirs.

On dit souvent « si les murs pouvaient parler », mais que ne dit-on plutôt « si les escaliers pouvaient nous raconter » ! Les murs ont peut-être des oreilles, mais les sols et en particulier les marches ou paliers en savent plus de l’humanité, d’une société, d’un lieu que bien des historiens. Le poids des hommes et des femmes, la façon de se déplacer en fonction de l’heure de la journée, de son âge, de sa position sociale, de l’endroit qu’on s’apprête à rejoindre ou celui qu’on vient de quitter, de l’action qu’on est déterminé·e à accomplir, des pensées qui chevauchent ou traînaillent en soi, du temps qu’il fait, qu’il fera ou qu’il a fait à quelques heures de là… autant de paramètres qui donnent à chaque pas sa caractéristique propre et, comme chaque instant d’une marée, n’est à nul autre pareil. Que ne peut-on traduire en mots, en phrases ou en romans les histoires que nous souffle le grincement des lattes du parquet d’un grand hôtel !! Et qu’il est triste et froid, en comparaison, le son sourd et lourdaud de l’ascenseur qui monte et descend péniblement les touristes avachis par l’inactivité de leurs vies modernes du « tout motorisé » !

Chateaubriand, j'aimerais te voir renaître en cette maison, revenir nous raconter le temps béni où tu trouvais les mots, les rimes et tout le romantisme pour embellir nos vies, leur ôter l'inhumain, les rendre plus supportables que celles d'aujourd’hui !

 

 

samedi 6 mars 2021

06.03.21 - au mitan de nulle part

 Voilà

Retour maison

Plein  d’images plein  de souvenirs

Et l’amour qui dure toujours

La joie d’être là, les  sons les odeurs, la lumière aussi

Et les proses de Gaëlle Josse, les clichés aventurés le long de la route et des lectures ramenées glanées  recoupées entre bibliothèque familiale


et abonnement in extremis à AOC, les séminaires de Marielle Macé à l’EHESS, les sourires des enfants et les discussions à tout rompre, bâtons et os, avec des belles-sœurs ou des inconnu-es.

Et les paysages, b***, la vue sur le lac ou les nuages et le ciel si vaste.

Et aussi les pensées pour Joseph Baptiste, les quelques regards vers le monde germano-pratin ou pas du tout, les vers de Baudelaire les images de fbon les mots de Jane sautière et tant de belles minutes à lire, écouter le levant, sourire à un enfant.

Et se souvenir de Marina Tsvetaïeva en lisant sur FB  une chronique d’André Markowitz sur Kari Unksova, voilà.

L’unisson et la grande mélopée, les bribes d’espoir et le grand dés-espoir.

Comme l’au-delà est vaste, comme l’ici est petit !

vendredi 26 février 2021

25.02.21 – 21.43 – j’essaie de me concentrer



Entre les gars qui regardent un manga mon homme qui va se coucher les copines qui sont passées les moments d’émotion les heures de gamberge les doux moments d’amour que dire de cette journée sinon le lever de lune la fierté d’avoir des mômes resplendissants de l’amour qui réverbère la joie et la santé que j’ai mis dans leur cœur dans leurs corps… comme c’est bon.

Et sinon la paix du midi en bord de ria d’Étel là où les vagues commencent à friser sur l’horizon l’écume qui se forme les bouées de chenal qui penchent l’air bleu si bleu le NNE un peu frais les rochers accueillants pour un piquenique improvisé les girls qui goûtent l’eau le couple qui s’aime en silence le cœur avec les mains en voyant passer des grands-parents et leur petite fille en bottes à crabes les délices de cette journée en bord de mer morbihannais merci.

Et toutes les ondes et les beautés du ciel les ressentis magiques et toute la tristesse d’avoir perdu Joseph mais l’enthousiasme d’avoir gagné la force de sentir en moi les mots les phrases et le bien-être des choses qui se mettent en place.

Et le code FB tapé de mémoire, le reggae de FIP dans les oreilles, les souvenirs de Madinina le Saoufé et les heures de jeunesse.

Et l’errance sur les réseaux sociaux, les actus des uns qui paraissent has been aux autres, les nouvelles qu’on attend et celles qu’on ne reçoit pas, les blancs des uns qui sont des silences alors que les sombres périodes des autres sont criantes de réalité.

Quand arrêterons-nous la roue du hamster ?

Quand déciderons-nous que c’est pour de rire, game over, la gratitude reprend la place volée par les bandits – et Cie, coucou Martine Laval – et quand est-ce qu’on vit bordel, quand est-ce qu’on s’aime devant le frigo vide, va chier les factures impayées, nous au  moins on a de l’amour, des enfants rieurs, et qui sait des lendemains qui chantent ?!

Mais non Joseph est mort, j’oubliais, désolée, la ria pour nous seul.es a eu un air de fête aujourd’hui, ç’aurait pu être le premier jour du reste de nos vies délirantes mais non, c’était juste un jour de bonheur, partagé à très peu, mais l’essentiel était là, à manger dans nos sandwichs, l’eau qui monte et les vagues qui irisent le ciel de mille éclats d’embruns, nos cœurs tranquilles, le sable doux et beau sous nos regards enfin apaisés.

Merci