lundi 28 août 2023

Toc toc toc, c'est les derniers jours d'août

Nous sommes artistes, nous racontons le monde.

À coups de pinceaux, en traits de plume ou avec notre corps, dansant chantant tirant la vie de son carcan pour en faire une histoire, une hérésie ou un dilemme, une farandole, un défilé de merveilles ou de honte, selon.

Et puis il y a la lune. Bientôt pleine à nouveau. Comme des milliers de nuit avant la prochaine on sera quelques milliards depuis la terre à la regarder nous voir. Parmi cette multitude, petite âme cherchant sa route, je la contemplerai si les nuages sont d’accord, si mon souffle a effacé suffisamment d’heures parties en buée d’avoir été jusque là.

Elle règne elle régule elle observe et calcule et jamais personne ne l’a fait dévier ne l’a empêchée, elle, de faire le job les marées les menstrues les insomnies les accouchements tout ça.

De ma fenêtre opaque de n’avoir pas été nettoyée des dernières tempêtes, sécheresse, crottes de mouches et autres poussières coincées dans les fils d’araignée, derrière le vitrage je regarderai son cercle parfait, cette brillance de solitude et d’immortalité, je verrai dans ses ombres et ses reflets la course de l’existence les rêves perdus entre larmes et frissons les espoirs les prières les désirs et les orgasmes de toute l’humanité.

Le 30 du mois d’août, je reverrai les jeunes mariés au bord de la rivière, nos adieux déchirés sur une plage alors que tout près nait l’enfant du marin devenu accoucheur par la force des destinées, la princesse déçue, déchue, ébahie éclatée sous le pont de l’Alma, et tant d’images encore qui reviennent hanter les sentiers de ma mémoire.

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