Ma maison est un vaste bordel, un amoncellement de souvenirs, de projets non aboutis, de beaux objets et d’inutiles vieilleries, de traces du passé et d’outils d’avenir – dont certain·es, comme les livres, peuvent être les deux à la fois.
Mes Uggs sont vieilles et
fatiguées, quinze hivers les ont déglinguées, mais les enfiler - ne serait-ce
que les regarder, posées dans l’entrée - m’est d’un grand réconfort : je
sais qu’à tout moment, pour affronter le froid qui attend derrière la porte
frappée par le vent du Nord, je pourrai les chausser comme une paire de
pantoufles et, allant au jardin ou tout le long de la prochaine balade en forêt
ou bord de mer, garder au cœur de la peau de mouton un peu de la chaleur de mon
salon. Amis laineux d'Australie, paix à votre âme et merci, vous n'êtes pas morts pour rien.
Une dernière bouchée du gâteau de dimanche, quelques miettes plutôt, le fond de la tasse de café puis de tisane pour reprendre forces et goût à cette journée qui n’en finit pas de bifurquer entre choses prévues et rendez-vous attendus, espoirs déçus (refus de la bourse SCAM, pas de déjeuner avec de vieux ami·es, trouver le bon endroit pour marcher un peu) et les nouvelles pas très joyeuses du fiston qui galère, la vision d’une construction qui achève de défigurer un quartier, un jardin, un paysage aimés depuis l’enfance.
Les entraves au bien-être sont multiples et lourdes pour mon cœur en errance, toujours ce sentiment de ne pas savoir comment accepter les aléas, l’incertitude et les difficultés à trouver la bonne place – à moins que j’y sois déjà ?
Le gâteau terminé, la page bientôt remplie, une boule de papier alu froissé dans la tasse vide, le soleil sur tout ça perçant depuis le milieu des nuages chassés à travers le ciel bleu par le vent du Nord, froid comme mes pensées.
1 commentaire:
🙏💥💙
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