jeudi 25 février 2021

hommage à Joseph


 

25.02.2021 – au réveil – 6h

Pensées à Joseph – Baptiste donc, celui qui fait entrer dans l’eau régénératrice rédemptrice, matrice de nos paroles, de nos mots.

Une éducation littéraire et sociale à la fois, une urgence de dire et écrire, une faille dans le moule éco-politique de la bien-pensance, une conscience pour les celles-eux qui n’ont que leur cœur pour bagage, quelques lettres et deux-trois chiffres en bandoulière, piètres outils pour affronter les technicités d’une vie que d’aucuns ont voulu âpre et rêche quand elle peut être mélopée antillaise, cantate de Bach ou riff de Jimi Hendrix.

Je convoque Chamoiseau, Harrison (Jim) ou Marc Aurèle, pour trouver la force nichée au fond de mon esprit, pour creuser au fond de mon indicible peine et fouiller dans la fange des non-dits, extirper de la gangue des convenances ou des atermoiements paresseux pour poser haut et fort les phrases de ma confiance en ce jour triste et las : il est l’aube de plus dans la lente avancée de l’humanité vers un lendemain chantant. Comme le fou d’autrefois je veux le croire aisé à parcourir, joyeux dans chacune de ses minutes, confiant dans un ciel radieux ou colérique de tempête, mais vivant, bordel !

Comme en tout moment d’intense émotion, rire, lire ou faire pleurer, les veines en pulsation de mon cerveau ravagé par le savoir et les doutes emmêlés, je cherche encore et toujours à raviver cette flamme, ne pas laisser s’éteindre ce bout de foi qui tremble et vacille au vent mauvais des méchantes sournoiseries, celui qui tangue et serpente au milieu des cahots de cette route mal pavée, mais qui brille le plus souvent et pour longtemps encore des espoirs de tous ceux, des émois de toutes celles, qui en leur pâle ardeur vibrent à savoir aimer, respirer un air neuf, quand le poète parle.

Ce matin nous sommes mil et cent et tant et plus, les ami·es les âmes sœurs, les fantômes du passé et les guides à venir, tous et toutes nous venons déposer ce chagrin, nos larmes et nos peines. Que cette montagne de tristesse, cet immense don de notre amour te porte vers toi-même, te rende en un sourire toute la force insufflée, te donne en répartie les mots à prononcer pour rentrer à ton tour au nirvana des songes, au paradis des anges, de leurs copines les fées, de tous les korrigans qui voudront bien fêter avec toi l’heureux temps où tu n’as plus souci ni peine à partager, mais joie, rires et chansons.

Maladroite je suis, toute petite apprenante entre les lignes que tu as tracées pour nous.

Ceci est un hommage, une ou deux pensées tristes, un murmure de tendresse à celui qui posait, le regard étonné, des touches de lumière dans le gris de nos vies.

C’est une tristesse aussi, une large plaie vivante, que le chant de nos rires saura j’espère guérir.

 Je nous vois ce samedi, pleurer, danser, sourire, en écoutant tes mots, en désirant l’avenir, d’un cœur pur face au pire, dressant nos visages embués des soupirs de l’amour trop grand pour le laisser partir, qui nous porte et nous hisse pour te dire au revoir.

Idées poétiques, larmes de chagrin mêlé de fatigue, le cœur rincé par l’émotion immense, au matin de ce nouveau chemin. Merci de me donner vie, Joseph, Baptiste donc, merci pour cette grâce déposée un beau jour de 2019, deux ans à peine. Une éternité s’ouvre à moi pour en savourer les parfums, me souvenir de chaque partage, en goûter la mémoire et tisser de ces fils de soie pure la chatoyante étoffe symbole de notre belle équipée vers le meilleur.

 Le vent porte le goéland qui veillait à la fenêtre d’où tu nous as soufflé tes derniers mots, je veux te croire glissant comme lui sur l’azur – ton regard est en nous tout pareil.

 

 

 

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