La fraîcheur de la dalle au réveil.
Les mains rouge glacé, les yeux des enfants qui brillent.
S’enfoncer dans la poudreuse pour connaître encore et encore
le plaisir sauvage du crissement de la neige légère, la sensation étrange d’être
portée par de l’eau finement ajourée.
Chausser les skis, glisser sur de la dentelle et filer dans
l’air frais, transpercer l’oxygène et savourer les caresses griffantes du
premier soleil de printemps – ou est-ce le dernier de l’hiver, après tout on
n'est que le deux mars !
Les gros flocons ont remplacé la neige fine du petit
jour, la température remonte mais tout tient encore, au sol, sur les toits et dans les
creux du jardin.
La rive d’en face s’enfonce dans le brouillard humide, les arbres
reprennent leur style hivernal, le lac se compare à la plaque de marbre du pâtissier,
les sommets s’estompent et des formes fantasmagoriques naissent peu à peu.
Le temps s’arrête, calfeutré dans le coton glacé, petit
répit dans notre course permanente. Pouvoir profiter de cette halte, bien
emmitouflés, sans attendre le redoux qui transformera l’immaculé en immonde
mélasse frigorifiante.
Et boire un thé bien chaud près du poêle avant d’aller
déneiger. Et après aussi.
Sevrier, 3 mars 18
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