lundi 26 février 2018

Petite fourmi dans la grande plaine



Petite fourmi dans la grande plaine, j’avance à pas menus mais rapides.
L’angoisse me pousse, ou est-ce l’envie, un jour meilleur, le pire derrière.
Ne pas me retourner, laisser les larmes couler, ça fera toujours ça de pris pour drainer les sueurs et hydrater ma peau, en effacer les salissures d’hier.
Ne pas replonger dans les sinuosités du chemin d’antan. Croire dans le jour qui se lève. S’attacher fermement aux nouvelles idées, au ressenti de l’instant.
La lumière toute neuve pour seule guide. Pas de maître. Pas de bagage. Refouler les mots qui disent trop.
Aimer la distance à parcourir, pour le bien qu’elle va m’apporter, pour l’horizon à découvrir.
Revoir brièvement les images aimées, garder ancrés profond tous les souvenirs de bonheur. Pas un de plus.
En fabriquer d’autres. Tout doucement. En commençant par celui d’être en vie. Debout.
Ne plus dire « rappelle-moi, suis dispo, quand tu veux ».
Juste être là, entière, ou pas. Point.
Trouver le rythme, le garder. Longue foulée ou errance calme, va savoir… ça fait juste vingt ans que je cogite, y a de la marge.
Prendre le temps de tout poser, dépecer les misères, les ranger dans un coin et les momifier.
Ne pas se laisser dire comment faire. Le faire. Point.
Pouvoir regarder dans les yeux de celles-ceux qui savent et leur faire confiance.
Me laisser aller à croire en moi.
T’as vu comment je progresse ???
Sevrier 26 fév. 2018

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