Certains soirs c’est vraiment dur. Il faut penser, ne pas
rêver, ou se laisser aller au contraire, ne plus insister.
Des jours sont moches, d’autres gais, et cette putain de
touche , ? qui ne veut plus se faire douce.
Mais les larmes pointent leur vilain nez, mon fils aîné les
retient par ses messages décalés, à mille lieux de moi.
Pourquoi on nous dit pas que les enfants deviennent adultes
beaucoup plus tôt que nous ?
Quand j’étais naïve – hier, l’an dernier, il y a longtemps –
mes amies me voyaient telle que je suis, ma famille pensait souvent à moi, je
pouvais donner le meilleur de moi-même et m’endormir sans peine ni regret à la
fin d’une journée, belle ou grise.
Là maintenant je suis vieille et fatiguée d’essayer de faire
semblant de pas avoir vu que la vie est si bizarre.
Les moments magiques refont leur apparition, coïncidences ou
rencontres, lectures, films et retrouvailles avec le passé, les gens aimés, les
paysages délaissés…
Et toujours quelque chose m’empêche, me retient, prend la
priorité sur ces fines sensations poétiques et furtives. Et me voilà incapable
de retranscrire ces infimes bribes de vérité, d’incertitudes, d’émerveillement.
J’ai ressorti le vieil iBook, j’aime retrouver la chaleur
qui monte doucement du clavier et réchauffe aussi mon ventre à travers la
couette. Écrire allongée, le pied. Un peu moins bien que le Waterman blue-black
ink sur un cahier Clairefontaine, mais bon, faut être moderne. Si je veux
garder espoir d’être lue, c’est le seul moyen.
Je ne saurai peut-être jamais ce qui me motive le plus,
l’écriture en elle-même ou quelque chose de plus littéraire ??
Qu’importe, les mots s’alignent pareil. Ou presque.
« the lunchbox » - cette femme magnifique qui
tâtonne en cherchant le sens de la vie. Cet homme qui se raccroche à des bribes
de raison de vivre.
Passer à côté du bonheur ou ne pas le voir sous son nez,
est-ce que tout un chacun a la même destinée ? on dirait bien parfois que
la vie s’acharne à nous déprimer, en tout cas elle reste mystérieusement
insensée pour moi.
Rien de nouveau donc, l’éternité des étoiles l’atteste, on
n’a pas fini de chercher.
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